Prévention sida
Aides met la pression sur le gouvernement pour une mise en place sans délai de la PrEP
Aides menace de mettre en oeuvre le PrEP coûte que coûte si les autoristaions légales tardent à venir, une manière de mettre la pression sur le gouvernement.
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Aides met la pression sur le gouvernement pour une mise en place sans délai de la PrEP
Prévention sida
Mis en ligne le 09/10/2015
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Un pas décisif vers le contrôle de l’épidémie de VIH vient d'être franchi à Nantes lors du Congrès annuel de la Société française de lutte contre le sida.
Le Pr Philippe Morlat y présentait ce 9 octobre les recommandations du groupe d’experts de la prise en charge du VIH en faveur d'un accès à la PrEP pour les populations les plus exposées.
"Cette fois, le Ministère de la Santé ne peut plus se permettre de jouer la montre. Il faut agir, et agir vite", réagit l'association Aides.
La Prophylaxie pré-exposition (PrEP) est un traitement préventif qui empêche le virus du sida de pénétrer dans l'organisme. Le taux de protection contre le VIH offert par la PrEP est similaire à celui du préservatif lorsqu'elle est correctement utilisée et accompagnée.
Les preuves scientifiques de son efficacité ont été largement apportées ces deux dernières années dans le cadre d’essais cliniques (Ipergay ou Proud en Europe), mais aussi dans des programmes à San Francisco.
La PrEP, autorisée depuis 2012 aux Etats-Unis, s’adresse aux personnes les plus exposées au VIH.
Il y a deux ans déjà, Aides déposait une demande de recommandation temporaire d'utilisation de la PrEP à l'ANSM.
Aides salue ces recommandations et appelle une nouvelle fois l'ANSM et le Ministère de la Santé à y répondre dans les meilleurs délais.
Tous les acteurs impliqués dans la prévention VIH sont désormais prêts pour permettre une dispensation de la PrEP dans les meilleures conditions.
"Ces nouvelles recommandations doivent agir comme un électrochoc auprès des autorités de santé, explique Aurélien Beaucamp, président de Aides. La PrEP a fait ses preuves et pourrait empêcher de nombreuses contaminations. Dans un contexte où chaque mois plus de 500 personnes découvrent leur infection à VIH en France, tout nouvel atermoiement serait irresponsable".
En cas de nouveau report de la décision de l'ANSM, Aides affirme qu'"elle prendra ses responsabilités".
"Nous n’attendrons pas six mois de plus, prévient l'association. A la fin des années 80, nous n'avons pas attendu l'autorisation pour distribuer des seringues stériles aux usagers de drogues qui se contaminaient par milliers. Et l'histoire nous a donné raison. Aujourd'hui nous refusons de continuer à être les spectateurs de nouvelles contaminations alors qu'un outil de prévention fonctionne et que les personnes concernées en expriment le besoin. D'ailleurs nos remontées de terrain le montrent : de plus en plus de personnes soucieuses de se protéger du VIH se procurent déjà de la PrEP, en dehors de tout cadre de prescription et de tout suivi médical. Or cette utilisation 'sauvage' n'est pas sans danger : pour garantir un rapport bénéfice/risque optimal la PrEP doit être intégrée dans une offre globale de prévention et bénéficier d'un accompagnement adéquat".
Aides menace clairement de mettre en oeuvre le PrEP coûte que coûte si les autoristaions légales tardent à venir, une manière de mettre la pression sur le gouvernement.
"Désormais chaque jour qui passe rendra comptables les pouvoirs publics de toute nouvelle contamination" conclut Aurélien Beaucamp. "Les victimes de l'inertie publique, si elle devait perdurer, pourraient bientôt demander des comptes. Nous demandons les conditions d'un accès effectif et immédiat à la PrEP".
(Source Aides)