Discriminations
Aides dresse la liste des discriminations à l'encontre des personnes vivant avec le VIH
Grandes écoles interdites, restriction d'entrée à de nombreux corps d'Etat, refus de soins, accès à l'emprunt moyennant surprimes exorbitantes: les personnes touchées par le VIH ou une hépatite sont victimes de "discriminations tenaces", selon un rapport d'Aides publié jeudi.
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Aides dresse la liste des discriminations à l'encontre des personnes vivant avec le VIH
Discriminations
Mis en ligne le 26/11/2015
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"Réalisé à partir de situations individuelles dont nous avons été saisis (...), ce document n'est pas un rapport d'activité. C'est un panorama, souvent glaçant, de dysfonctionnements qui perdurent, de lacunes administratives, de failles juridiques, d'abus de pouvoir, de discriminations institutionnalisées dont le lit est bien cette façon, particulière et détestable, de considérer le VIH/sida comme une maladie 'à part'", écrit Aurélien Beaucamp, Président de l'association de lutte contre le sida.
Il souligne que "ces inégalités sont encore alimentées aujourd'hui par les peurs, les représentations, les exigences insultantes de protection vis-à-vis des personnes séropositives".
"Les avancées scientifiques ont été majeures dans le VIH, bouleversant la vie des personnes (...), augmentant la durée de vie. On pouvait espérer que cette nouvelle donne scientifique et médicale se traduirait par (...) une chance de voir les lois et règlements sérophobes abrogés. Ce n'est toujours pas le cas", déplore-t-il dans ce document de 35 pages intitulé "VIH/Hépatites.
La Face cachée des discriminations", dévoilé quelques jours avant la journée mondiale du sida.
Aides détaille les dispositions administratives jugées contestables: celles qui excluent de certaines professions des personnes vivant avec le VIH, celles qui restreignent leurs carrières ou leur accès à des formations.
L'association cite en particulier l'exemple de la restriction d'entrée à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) en application d'une ordonnance de 1958, stipulant que chaque candidat à l'ENM et à la fonction de magistrat doit remplir les conditions d'aptitude physique nécessaires à l'exercice des fonctions, et être reconnu indemne ou définitivement guéri de toute affection donnant droit à un congé de longue durée (CLD).
Aides estime que ce sont aussi 500.000 postes dans l'armée, la gendarmerie, la police et les sapeurs-pompiers qui sont interdits aux séropositifs, ces derniers étant considérés "inaptes au terrain".
Aides consacre parallèlement un volet au droit à la santé pour tous, rappelant la campagne menée il y a quelques mois montrant qu'un dentiste sur trois refuse de soigner les séropositifs. "Les raisons invoquées témoignent toujours de représentations fausses ou surannées de la séropositivité. La personne séropositive y est systématiquement assimilée à une personne inapte et potentiellement dangereuse", regrette Aides.
S'agissant de l'accès à l'emprunt immobilier, les malades doivent composer avec des "surprimes exorbitantes", dénonce l'association.
(Source AFP)