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Des résultats encourageants pour un vaccin curatif contre le sida

La start-up française Biosantech et le chercheur au CNRS Erwann Loret ont présenté mercredi des résultats préliminaires montrant chez certains patients séropositifs une baisse des cellules infectées par le VIH à un niveau indétectable après l'injection d'un vaccin curatif expérimental.

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Mis en ligne le 16/03/2016

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"Le résultat principal de cet essai (...), c'est que nous avons un effet avec ce vaccin sur les cellules infectées par le VIH. On fait gagner 70 ans de trithérapie aux patients", a expliqué devant la presse à Marseille le docteur Erwann Loret, chercheur au CNRS à l'Université d'Aix-Marseille, dont les travaux doivent être publiés dans la revue scientifique Retrovirology.

Les trithérapies, qui permettent actuellement de rendre la charge virale - c'est-à-dire le nombre de copies du virus - dans le sang indétectable, n'ont en effet que très peu d'effet sur le nombre de cellules infectées, qui servent de réservoirs de virus et causent une remontée de la charge virale dès l'arrêt du traitement chez la plupart des séropositifs.

Dans un essai clinique, mené à l'hôpital de la Conception à Marseille sous la direction du Dr Isabelle Ravaux, sur 48 patients répartis en 4 groupes (un groupe sous placebo et 3 avec des doses vaccinales différentes), 9 patients ont un niveau de cellules infectées indétectables 12 mois plus tard.

Ces résultats doivent être publiés dans les prochains jours par la revue Retrovirology, qui "a accepté l'étude", a indiqué le Dr Loret.

Mis au point par ce chercheur, le vaccin cible la protéine Tat, produite par la cellule infectée par le VIH et qui empêche les défenses immunitaires de s'attaquer à elle. La molécule a pris le nom de TAT Oyi, en référence à un patient gabonais résistant naturellement au VIH et chez qui cette protéine était capable de générer une bonne réponse immunitaire.

Après des tests encourageants menés sur des animaux, des essais cliniques ont été menés chez l'homme à partir de 2013 à l'hôpital de la Conception à Marseille.

Initialement, l'étude cherchait à démontrer l'efficacité du vaccin sur le "rebond virémique", c'est-à-dire le retour de la charge virale dans le sang après arrêt de la trithérapie. Si les résultats ont été positifs sur ce plan-là, avec 4 patients sur 12 dont la charge est "quasi indétectable" un mois après l'arrêt pour la dose la plus efficaces (33 microgrammes), ils ont été plus surprenants sur le plan des cellules infectées.

L'arrêt de la trithérapie n'a toutefois pas excédé deux mois durant l'essai.

Une étude "multicentrique" de plus grande ampleur pourrait bientôt être menée dans plusieurs centres hospitaliers dans le monde, Francfort, Barcelone ou encore aux Etats-Unis, associant vaccin et trithérapies. Selon le Dr Loret, une éventuelle guérison, sur laquelle il reste prudent, ne s'obtiendrait qu'en associant le vaccin aux trithérapies, jusqu'à obtenir non seulement une charge virale et un nombre de cellules infectées indétectables, mais aussi une chute de la réponse immunitaire, qui signerait une "rétro-séroconversion", un retour à une séronégativité.

Cette rétro-séroconversion n'a à ce jour été établie que pour un seul patient au monde, Timothy Brown, surnommé le "patient de Berlin", qui, après une leucémie, a reçu une greffe de moelle osseuse lui ayant permis cette guérison difficilement reproductible.

(Source + photo AFP)

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