Le Parlement dit oui à l'union gay - Italie

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Le Parlement dit oui à l'union gay

Les députés italiens ont voté mercredi la confiance au gouvernement de Matteo Renzi sur la loi créant une union civile pour les couples de même sexe, dans le dernier grand pays d'Europe occidentale où ils n'avaient encore aucun statut.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 11/05/2016

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"Aujourd'hui est un jour de fête pour tant de gens. Pour ceux qui se sentent enfin reconnus. Pour ceux qui, après des années, retrouvent des droits tellement civils qu'il n'y a pas besoin d'autres adjectifs", a écrit Matteo Renzi en fin de matinée sur Facebook. "Nous écrivons une autre page importante de l'Italie que nous voulons. Nous le faisons en posant la question de confiance parce que de nouveaux retards n'étaient pas possibles après des années de tentatives avortées", a-t-il ajouté.

Le vote de confiance est prévu à 14h10 (12h10 GMT). L'adoption formelle est attendue dans la soirée ou jeudi matin, après une série de votes de procédure. Après des mois de négociations l'année dernière puis des semaines de débat houleux au Sénat en janvier et février, le gouvernement avait déjà dû engager sa responsabilité devant la chambre haute.

Alors que sa majorité est plus large à l'Assemblée, Matteo Renzi s'est résolu à faire de même devant les députés pour s'assurer que le texte soit définitivement adopté, toute modification entraînant un renvoi vers le Sénat.

Dans le dernier grand pays d'Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples de même sexe, le texte crée une union civile qualifiée de "formation sociale spécifique", ouverte seulement aux couples gays. Scellée devant un officier d'état civil, elle prévoit l'obligation d'assistance morale et matérielle réciproque, le bénéfice de la pension de réversion, le titre de séjour pour le conjoint étranger, le droit de visite à l'hôpital, la possibilité de prendre le nom de son conjoint...

Verre à moitié vide

Au grand dam des associations de défense des droits des homosexuels, Matteo Renzi a cependant dû céder devant ses alliés du centre-gauche et retirer la possibilité d'adopter les enfants naturels du conjoint, ainsi que la très symbolique obligation de fidélité au sein du couple.

Cependant, le texte ne ferme pas la porte aux demandes d'adoption déposées au cas par cas et dont une poignée ont déjà été validées depuis l'été 2014 par certains tribunaux, au nom de l'intérêt de l'enfant à une "continuité affective".

La jurisprudence en la matière est encore balbutiante, mais depuis le vote du Sénat, deux décisions en ce sens du tribunal des mineurs de Rome sont devenues définitives faute d'appel du parquet. La première concernait un enfant né grâce à une mère porteuse au Canada et adopté par le compagnon du père biologique. La deuxième concernait le fils de Marilena Grassadonia, la médiatique porte-parole des familles homosexuelles, et les jumeaux de sa compagne, qui ont bénéficié d'une adoption croisée.

"Le verre est encore à moitié vide", a commencé dans un communiqué Gabriele Piazzoni, secrétaire national d'Arcigay, la principale association de défense des personnes homosexuelles, en promettant de continuer à se battre pour la reconnaissance des familles homoparentales. "Mais ce texte contient la reconnaissance et les protections que tant de personnes gays et lesbiennes attendent depuis toute une vie. Un consensus large à l'Assemblée serait une digne compensation pour ces personnes, un acte symbolique mais aussi une promesse juste pour toutes les batailles encore à mener", a-t-il ajouté.

Le comité "Défendons nos enfants", qui avait rassemblé des dizaines de milliers d'opposants au texte fin janvier à Rome, a en revanche dénoncé dans le choix du vote de confiance "l'action du gouvernement la plus anti-démocratique de l'histoire de la République", selon son porte-parole Massimo Gandolfini, qui avait été reçu fin avril par le pape François. "Nous appelons donc tous ceux qui tiennent à l'avenir de la famille et au droit des enfants à ne pas être programmés orphelins de père ou de mère à voter selon leur conscience", a-t-il ajouté, en promettant d'aller jusqu'au référendum abrogatif pour que la loi n'entre jamais en vigueur.

(Source AFP)

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