Hépatite C
Le Conseil national du sida juge la restriction d'accès aux traitements inacceptable
La "restriction" d'accès aux traitements efficaces faite aux patients infectés par le virus de l'hépatite C, qui dure depuis trop longtemps, est "inacceptable", et représente pour eux "des pertes de chance" de guérir, selon le Conseil national du sida (CNS) et des hépatites virales.
E-llico.com / Actus
Le Conseil national du sida juge la restriction d'accès aux traitements inacceptable
Hépatite C
Mis en ligne le 21/05/2016
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Cette politique, qui réserve la prise charge aux patients dont l'atteinte hépatique est la plus avancée, adoptée en France, est liée au "coût excessivement élevé" de ces médicaments, rappelle le CNS à l'approche de la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales du 25 mai.
Pourtant, au niveau individuel, "le bénéfice du traitement est démontré dans la prévention de la survenue de la maladie hépatique et de ses différentes complications, notamment les plus sévères (cirrhose, cancer du foie)", note le Conseil dans un communiqué en ligne.
Il relève que les limitations d'accès aux traitements, qui permettent la guérison virologique dans plus de 90% des cas, représentent des "pertes de chances" pour les patients concernés. Cette "situation perdure depuis de trop nombreux mois pour être considérée comme transitoire", selon le CNS.
"Concernant une pathologie fréquente, elle représente un cas sans précédent en France de restriction d'accès de certains patients à de nouveaux traitements plus efficaces, uniquement en raison de leur caractère onéreux". Il fustige une "discrimination entre patients qui n'est pas acceptable sur le plan éthique".
Le CNS avait écrit en décembre 2015 aux ministres de la Santé et des Finances pour leur dire que les critères d'autorisation de prise en charge de ces médicaments étaient "plus restrictifs que les recommandations thérapeutiques établies par les experts". Mais, remarque-t-il, la situation s'aggrave aujourd'hui, "puisque les dernières recommandations d'experts, plus larges que les précédentes, préconisent dorénavant que soit proposé un traitement antiviral à tous les patients infectés par le virus de l'hépatite C (VHC)."
Ces restrictions de l'offre de traitements sont, en outre, "contradictoires" avec les politiques de renforcement du dépistage du VHC. Du point de vue de la santé publique, le traitement efficace de l'infection ouvre la perspective d'une forte réduction, voire d'une éradication de l'épidémie due au VHC, ajoute-t-il suggérant aux pouvoirs publics de parvenir à une baisse significative des prix de ces traitements.
En France métropolitaine, selon une étude récemment parue, on estime à 344.500 le nombre de personnes ayant été infectées par le virus de l'hépatite C (VHC) en 2011, dont 192.700 ont une infection chronique.
(Source AFP)