Santé gay
L'Observatoire français des drogues et toxicomanies alerte sur le chemsex chez les gays
Dans son étude sur les Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend), rendue publique mardi, l'Observatoire français des drogues et toxicomanies alerte sur le phénomène du chemsex au sein de la communauté LGBT.
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L'Observatoire français des drogues et toxicomanies alerte sur le chemsex chez les gays
Santé gay
Mis en ligne le 21/12/2016
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Concurrence exacerbée entre réseaux, intensification de la violence autour des trafics, présence policière accrue en raison de l'état d'urgence: les trafiquants de drogue continuent de s'adapter en allant davantage vers les consommateurs, notamment via SMS et internet, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.
Dans son étude sur les Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend), rendue publique mardi, l'OFDT met en avant une "concurrence de plus en plus exacerbée" entre les réseaux de trafic, qui se traduit par "un climat de violences intensifié".
"Si Marseille est confronté à de tels faits depuis de nombreuses années, Lille, Rennes ou Bordeaux signalent désormais eux aussi une rivalité appuyée autour de la tenue des points de vente", souligne l'OFDT.
Face à ce climat de violence et de présence policière accrue, les usagers les plus insérés socialement répugnent de plus en plus à se rendre dans les lieux de deal, ce qui a conduit les trafiquants à continuer de "développer une stratégie consistant à aller vers les consommateurs" : prise de commandes par SMS, approvisionnement des clients dans des "drive" adossés à une cité où les clients peuvent s'approvisionner sans quitter leur véhicule, voire commandes de produits sur internet et livraison postale des marchandises.
Concernant les produits, le stimulant le plus recherché, notamment chez les jeunes, est la MDMA, sous forme de poudre, de cristal ou de comprimés (ecstasy), qui sont plus gros et plus fortement dosés, pris en particulier lors des "espaces festifs électro" qui touchent un public désormais plus largement ouvert et plus jeune.
Si l'herbe et la résine de cannabis continuent à connaître une augmentation de leur taux de THC, "leurs publics se différencient sensiblement" : "les usagers les plus insérés consommeraient majoritairement de l'herbe et participeraient au développement de l'auto-culture du cannabis", tandis que les consommateurs les plus défavorisés continuent à majoritairement acheter de la résine, dont le prix est inférieur.
Enfin, l'OFDT décrit un phénomène plus marginal mais très préoccupant en termes de santé publique: la consommation de produits (cocaïne, GHB, mais surtout des nouveaux stimulants de synthèse acquis sur internet) en contexte sexuel, dit "chemsex", dans une frange de la communauté homosexuelle masculine.
La pratique du "slam", l'injection de stimulants dans le but d'améliorer les sensations lors de relations sexuelles, apparue à Paris au début de la décennie 2010, est ainsi désormais observée à Bordeaux, Toulouse, Marseille et Rennes.
"La présence du matériel d'injection en quantité le plus souvent insuffisante donne lieu à des réutilisations, voire à des échanges de seringues qui accroissent les risques de contaminations bactériologiques et virales", relève par ailleurs l'OFDT.
(Source AFP)