Projet de vaccin anti-VIH
Le CNRS appelle un laboratoire à ne pas éveiller d'espoirs infondés
Le CNRS a appelé jeudi la société Biosantech, qui développe un projet de vaccin contre le VIH, à "ne pas éveiller d'espoirs qui se révèleraient infondés" et a souligné qu'il n'avait plus de relations avec les recherches de cette entreprise.
E-llico.com / Santé / VIH
Le CNRS appelle un laboratoire à ne pas éveiller d'espoirs infondés
Projet de vaccin anti-VIH
Mis en ligne le 02/03/2017
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La start-up niçoise, qui travaillait depuis 2012 en partenariat avec le chercheur du CNRS Erwann Loret sur un vaccin curatif contre le sida, testé sur des patients séropositifs à Marseille, a affirmé mardi que la phase IIa de son essai clinique avait donné des "résultats exceptionnels".
Elle présente son projet comme "le seul espoir tangible de vaccin curatif du sida, à un stade aussi avancé". Elle affirme aussi que la phase suivante de l'essai clinique (IIb) est "en préparation", et accuse le CNRS d'avoir fait lundi une "injonction immédiate" au Dr Loret pour qu'il arrête ses recherches.
Dans un communiqué commun, le CNRS, l'université d'Aix-Marseille et l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) affirment n'avoir "à ce jour, connaissance d'aucun projet d'essai clinique de phase IIb ou ultérieure portant sur un vaccin thérapeutique contre le VIH".
"Le développement et l'essai de possibles produits de santé s'inscrivent dans des cadres juridiques stricts, afin de protéger les patients et de garantir la confiance du public dans le système de soins", rappellent-ils. Ils soulignent, "sur un sujet aussi grave (...), la nécessité de s'exprimer avec mesure et objectivité, afin de ne pas éveiller d'espoirs qui se révèleraient infondés".
Concernant le Dr Loret, le CNRS explique lui avoir demandé "de ne pas participer" à la conférence de presse organisée mardi à Nice par Biosantech.
Joint par l'AFP, le chercheur n'a pas souhaité s'exprimer. De son côté, l'Agence du médicament (ANSM), qui doit autoriser tout essai clinique sur l'être humain en France, a confirmé à l'AFP n'avoir "à ce jour (...) pas reçu de demande d'autorisation préalable nécessaire à la reprise de la deuxième partie de cet essai".
Une inspection de Biosantech menée fin 2014 par l'ANSM a par ailleurs permis d'identifier "des défaillances" au niveau "de la maîtrise, la vigilance et du pilotage de l'essai", a ajouté l'organisme public.
Biosantech avait déjà défrayé la chronique l'an dernier, en vantant les résultats de ce même essai clinique, une analyse optimiste qui avait aussitôt été contestée par l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS).
La start-up avait mis en avant la publication de ses résultats dans la revue scientifique Retrovirology. "Je ne partage pas du tout l'analyse des données" de Biosantech, avait déclaré le Pr Jean-François Delfraissy, alors directeur de l'ANRS, après avoir eu accès à l'article.
(Source AFP)