"Nous, académiciens des sciences et/ou académiciens de médecine, ne pouvons accepter d'un de nos confrères qu'il utilise son prix Nobel pour diffuser, hors du champ de ses compétences, des messages dangereux pour la santé, au mépris de l'éthique qui doit présider à la science et à la médecine", écrivent ces savants.

Parmi les signataires figurent les professeurs François Bricaire (maladies infectieuses), Pierre Bégué (maladies infectieuses et pédiatrie), Alain Fisher (immunologie pédiatrique, "bébés bulles"), Yves Levi (santé environnement), Jean-Louis Montastruc (pharmacologue), Alfred Spira et Hélène Sancho-Garnier (santé publique, épidémiologie). Etienne-Emile Baulieu (endocrinologue), Jean-François Mattei (ancien ministre de la Santé), Christine Rouzioux (Vih/sida, virologie) et Claude Huriet (néphrologue, loi bioéthique) font également partie de la liste.

"Sachant qu'une exclusion est statutairement impossible", ces académiciens demandent à leurs académies respectives d'adresser à leur confrère "un ferme rappel à l'ordre".

Luc Montagnier, prix Nobel 2008 pour la découverte du virus du sida en 1983, et le cancérologue Henri Joyeux ont tenu une conférence commune le 7 novembre dans un théâtre parisien pour s'opposer à l'extension du nombre de vaccins obligatoires pour les enfants qui prendra effet le 1er janvier.

Lors de cette conférence, Luc Montagnier a affirmé que certains vaccins pourraient être liés à des "risques de mort subite du nourrisson" en raison de la présence d'un adjuvant, l'aluminium, ce qui n'est corroboré par aucune étude.

Le professeur Joyeux, lui, a dénoncé pêle-mêle "une dictature vaccinale", "une manipulation de la population" et "des experts dans les ministères qui sont extrêmement proches des labos" et affirmé que "le meilleur de tous les vaccins, c'est le lait maternel".

L'Académie des sciences exprime par ailleurs "son soutien" aux académies nationales de médecine et de pharmacie qui ont condamné ces propos mardi.

(Source AFP)