Tunis
La différence est la bienvenue dans le premier festival queer en Tunisie
Douze films sont au programme du premier festival cinématographique queer en Tunisie, qui veut à travers l'art faire une place aux minorités sexuelles et défendre leurs droits, dans une société où l'homosexualité reste illégale et réprouvée.
E-llico.com / Actus
La différence est la bienvenue dans le premier festival queer en Tunisie
Tunis
Mis en ligne le 17/01/2018
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Organisé par Mawjoudin, une association tunisienne qui défend les droits des personnes LGBT, ce festival de quatre jours a débuté lundi à Tunis.
Cet évènement, le premier du genre dans le pays, prévoit la diffusion de courts-métrages de 15 à 20 minutes, réalisés en Tunisie et dans tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Ils "parlent "de sexualité, d'identité et de l'expression du genre", affirme Senda Ben Jebara, membre de l'organisation. "A travers ce festival, nous voulons donner un espace aux gens queer en général pour échapper à la pression sociale et pouvoir s'identifier à quelque chose, trouver un moyen de s'exprimer", explique Senda Ben Jebara.
"Nous nous battons non seulement légalement mais aussi à travers l'art." Le message est "que nous sommes différents mais nous existons et que la différence est la bienvenue ici", ajoute-t-elle.
Pour Mourad, un étudiant de 21 ans venu assister à une projection, cet espace "permet de rassembler les personnes jugées différentes et de renforcer la communauté LGBT".
Depuis la révolution de 2011, les militants LGBT sont sortis de l'ombre en Tunisie mais leur condition reste très précaire, du fait d'un rejet social encore violent et d'une législation hostile.
L'article 230 du code pénal condamne ainsi l'homosexualité d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison.
En décembre, une webradio destinée à la communauté LGBT, la première du genre dans le monde arabe, a vu le jour en Tunisie pour défendre les droits des minorités sexuelles.
Lancée par l'association Shams, l'un des porte-drapeaux de la communauté LGBT dans le pays, "Shams Rad" vise, selon son directeur Bouhdid Belhadi, à "sensibiliser (...) citoyens ordinaires et décideurs politiques à l'homophobie de la société et à défendre les libertés individuelles".
Mais la radio a été assignée en justice et une procédure est en cours visant à sa fermeture.
Aucune abrogation de l'article 230 n'est à l'ordre du jour. Elle "n'aura pas lieu", avait assuré en 2015 le président Béji Caïd Essebsi lors d'un entretien avec une chaîne de télévision égyptienne.
(Source AFP)