Indonésie
Un couple gay puni à coups de bâton à Aceh pour avoir enfreint la charia
Un couple d'homosexuels a reçu des coups de bâton en public vendredi pour avoir enfreint la charia à Aceh, seule province d'Indonésie à appliquer la loi islamique dans le pays musulman le plus peuplé au monde.
E-llico.com / Actus
Un couple gay puni à coups de bâton à Aceh pour avoir enfreint la charia
Indonésie
Mis en ligne le 13/07/2018
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Les deux hommes ont reçu chacun plus de 80 coups de bâton de rotin dans le dos devant une foule enthousiaste d'environ un millier de personnes, parmi lesquelles des touristes de la Malaisie voisine, prenant des photos avec leur smartphone. Certains criaient "tapez plus fort!".
Les deux homosexuels faisaient partie d'un groupe de 15 personnes sanctionnées près d'une mosquée pour des infractions à la loi islamique, telles montrer des signes d'affection en public ou vendre de l'alcool.
C'est la deuxième fois cette année qu'un couple d'homosexuels subit une flagellation en public dans cette région à la pointe nord de l'île de Sumatra, où la loi islamique est appliquée strictement depuis 2001.
Aceh s'était alors vu accorder un statut d'autonomie par le gouvernement central de Jakarta, pour mettre fin à plusieurs décennies de rébellion séparatiste.
L'an passé, deux hommes âgés d'une vingtaine d'années avaient subi le même sort pour avoir eu des relations homosexuelles.
Des organisations de défense des droits de l'homme critiquent régulièrement ces pratiques d'un autre âge, tandis que le président indonésien, Joko Widodo, a lancé un appel pour que ces séances humiliantes ne soient plus publiques, mais rien n'a changé jusqu'ici.
Cet appel était intervenu à la suite d'une vague de critiques internationales dénonçant ces pratiques touchant aussi des LGBT, une communauté qui est déjà la cible de discriminations en Indonésie.
Aceh est peuplée de quelque cinq millions de personnes, dont environ 98% sont de confession musulmane. Les non-musulmans interpellés pour avoir enfreint la loi islamique peuvent choisir entre la flagellation ou des poursuites judiciaires.
(Source AFP)