Prévention VIH
L’IGAS dénonce des retards de la mise en oeuvre de la PrEP
Le Truvada, traitement préventif anti-VIH, est insuffisamment utilisé en France par les homosexuels et les personnes nées dans des pays d'Afrique subsaharienne, qui constituent la majorité des gens contaminées chaque année en France, selon un rapport de l'Igas.
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L’IGAS dénonce des retards de la mise en oeuvre de la PrEP
Prévention VIH
Mis en ligne le 18/07/2018
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Ce moyen de prévention appelée prophylaxie pré-exposition (PrEP) fait l'objet d'une campagne d'affichage par l'association Aides.
Ce rapport de mission des inspecteurs Gilles Duhamel et Aquilino Morelle de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) pointe une durée d'instruction de la recommandation temporaire d'utilisation (RTU) du Truvada "anormalement longue".
Un délai qui a entraîné "des contaminations qui auraient pu être évitées" qui serait d'environ 350" en tenant compte d'une montée en charge progressive du dispositif, souligne l'Igas dans un communiqué.
"À l'inverse, la mise à disposition du Truvada via la RTU a permis à la France de gagner 7,5 mois par rapport à l'autorisation de mise sur le marché européenne et d'éviter ainsi entre 600 et 1.500 contaminations par le VIH" ajoute l'Igas.
La mise en oeuvre de la RTU de la PrEP "s'est déroulée de façon satisfaisante". Cette recommandation temporaire a pris fin au 1er mars 2017, avec l'extension de l'AMM de ce produit pour la PrEP.
Les inspecteurs soulignent cependant "une double inégalité dans l'accès au traitement : inégalité territoriale (au profit des milieux urbains de métropole) et insuffisant recours parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes nés à dans des pays fortement touchés, essentiellement d'Afrique Sub-saharienne, qui constituent la grande majorité des quelque 6.000 personnes contaminées chaque année.
La mise en oeuvre de cette mesure de prévention qu'est la PrEP est intervenue trois ans après que l'association Aides avait saisi l'Agence du médicament (ANSM), et trois ans et demi après l'autorisation de ce traitement préventif aux États-Unis, intervenue le 16 juillet 2012.
Les inspecteurs déroulent des scénarii d'où le nombre de contaminations évitées grâce à l'avance de la France en Europe ou au contraire de "plusieurs centaines" ou plusieurs milliers qui auraient pu être évitées si le processus de décision avait été plus rapide.
Ils citent ainsi un nombre de contaminations consécutives au retard accumulé" se situant alors "entre 1.666 et 4.000", sur la base d'une hypothèse de la direction générale de la santé qui estimait que "le nombre de contaminations évitées (grâce à la Prep) serait potentiellement de 1.000 à 2.400 par an".