VIH
Nice et les Alpes-Maritimes marquent des points dans la lutte contre le sida
Le nombre de patients pris en charge pour une nouvelle infection par le virus du sida a nettement diminué en un an dans les Alpes-Maritimes, une tendance attribuée notamment aux traitements administrés en prévention à des personnes séronégatives, a annoncé jeudi la coordination régionale de lutte contre la maladie.
E-llico.com / Santé / VIH
Nice et les Alpes-Maritimes marquent des points dans la lutte contre le sida
VIH
Mis en ligne le 29/11/2018
Tags
"On est très prudents, ce n'est pas une diminution de l'incidence mais c'est le signe que les stratégies de prévention diversifiées commencent à avoir un effet", a précisé à l'AFP le Dr Pascal Pugliese, infectiologue au CHU de Nice et président de la Corevih pour l'est de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
En tout, une soixantaine de nouveaux patients infectés avaient été pris en charge au 1er septembre, soit une baisse de 40%. À la même date, près de 500 personnes séronégatives étaient suivies en PrEP (Prophylaxie pré-exposition) c'est-à-dire qu'elles bénéficiaient de médicaments anti-rétroviraux (ARV) et d'une offre de soins de santé sexuelle pris en charge par la sécurité sociale, alors qu'elles ne sont pas infectées.
Ce sont pour la plupart des personnes à risque issues de la communauté homosexuelle.
Selon le Dr Pugliese, "c'est un chiffre important, en augmentation continue, avec des nouvelles personnes toutes les semaines et on a probablement évité une quarantaine de contamination car ce sont des gens à très hauts risques".
Destination touristique qui a développé une politique d'accueil bienveillante de la clientèle homosexuelle, Nice et son département connaissent une situation comparable à celle de San Francisco (USA), Melbourne ou Sidney en Australie avec plus de la moitié des contaminations (60% selon le Dr Pugliese) qui concernent des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
"Beaucoup n'utilisent pas le préservatif, donc on peut faire l'autruche ou alors les accompagner", ajoute le médecin, qui travaille aussi la formation des biologistes et médecins de ville pour développer le dépistage, et à promouvoir un parcours de soins accéléré en cas de diagnostic.
"Il faut qu'on sorte le test VIH de son image négative et le faire rentrer dans un bilan classique standard, comme le taux de sucre", dit-il.
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, quelque 500 autotests rapides seront distribués samedi en centre-ville de Nice. La ville rejoint récemment le réseau mondial des villes les plus engagées contre le sida animé par l'ONU, avec pour objectif de mutualiser les moyens pour mettre fin à l'épidémie d'ici 2030. Les Alpes-Maritimes sont le département le plus touché par l'épidémie en Paca, région elle-même la plus touchée après l'Ile-de-France.
(Source AFP)