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Quand l'Assemblée nationale s'enflamme sur des sujets sociétaux

Avant l'ouverture de la Procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, mesure phare du projet de loi bioéthique, plusieurs réformes sociétales ont donné lieu par le passé à de vifs débats parlementaires.

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Quand l'Assemblée nationale s'enflamme sur des sujets sociétaux
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Mis en ligne le 22/09/2019

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- 2013: Mariage pour tous 

Pourfendue par la droite au Parlement et par "La Manif pour tous" dans la rue, la loi Taubira du 17 mai 2013 "ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe" restera comme la grande réforme sociétale de François Hollande.

Adoptée à l'issue de 136 heures de bataille parlementaire, la loi défendue par la Garde des Sceaux Christiane Taubira ouvre de nouveaux droits pour le mariage, l'adoption et la succession aux couples de gays ou de lesbiennes. Dans la rue et aux abord du Palais Bourbon, les opposants maintiennent la pression, au prix d'échauffourées parfois.

A l'Assemblée nationale, la tension est grande aussi et dans la nuit du 18 au 19 avril des députés UMP, rendus furieux par la mimique ironique d'un fonctionnaire du ministère de la Justice assis derrière Christiane Taubira, descendent en bas de l'hémicycle en hurlant "Dehors, dehors". Les huissiers s'interposent, des coups sont échangés. Trois députés écopent d'un rappel à l'ordre.

- 1998-99: Naissance du PaCS 

En 1998, le Pacte civil de solidarité (Pacs) suscite une guérilla parlementaire et fait descendre des milliers d'opposants dans les rues.

Créé à l'initiative de la gauche et alors destiné essentiellement aux couples homosexuels, le Pacs est pour ses opposants une "sape de l'institution du mariage". Pourtant, ce "contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune" ne touche pas au droit de la famille, souligne la ministre socialiste de la Justice, Elisabeth Guigou.

Pas moins de 2.161 amendements sont déposés par les anti-Pacs emmenés par la députée centriste Christine Boutin (photo) , qui livre un discours de plus de cinq heures dans l'hémicycle. Rejeté par le Sénat, à majorité de droite, le texte est finalement voté en octobre 1999, après un an de procédure parlementaire.

- 1974: Simone Veil et l'IVG 

En novembre 1974, dans une Assemblée nationale qui compte alors neuf femmes sur 490 députés, Simone Veil fait voter, au terme de débats d'une rare violence, une loi historique dépénalisant l'Interruption volontaire de grossesse (IVG).

Outre les battements d'un coeur de foetus diffusés dans l'hémicycle via un magnétophone, la ministre, rescapée d'Auschwitz, entend résonner durant plus de 25 heures de débats sur les bancs de la majorité des mots comme "avortoirs" ou "abattoirs". L'UDR Hector Rolland évoque "le choix d'un génocide" et Jean-Marie Daillet (UDF) des embryons "jetés au four crématoire".

A l'issue de trois jours et deux nuits de débats, la loi est votée le 29 novembre 1974, grâce aux voix de la gauche et des centristes, les deux tiers des députés de la majorité votant contre.

- 1967: la pilule légalisée

Il y a cinquante-deux ans, une loi historique abroge les textes de 1920 interdisant l'usage de moyens "anticonceptionnels" et Lucien Neuwirth, député UDR de la Loire, voit aboutir une bataille de plus de deux ans.

"Les hommes perdront la fière conscience de leur virilité féconde et les femmes ne seront plus qu'un objet de volupté stérile", prédit un parlementaire. Jean Coumaros (UDR) s'inquiète du "pouvoir absolu" que les femmes vont acquérir sur leur fécondité et tente, en vain, d'imposer l'accord obligatoire du mari pour une prescription de pilule.

La loi autorisant la vente de contraceptifs sous contrôle médical est finalement adoptée le 20 décembre 1967. Un vote nocturne, à main levée, permet de ne pas afficher les noms des opposants et des partisans.

Toute la gauche vote pour, à droite les bancs sont très clairsemés. Mais il faudra attendre 1969 pour que le premier décret soit publié, 1972 pour le dernier et 1974 pour le remboursement.

Rédaction avec AFP


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