
Baiser homo sur Facebook
La CEDH condamne l'attitude discriminatoire de la Lituanie
En refusant d'ouvrir une enquête préliminaire à la suite de commentaires haineux à l'encontre de deux homosexuels, les autorités lituaniennes les ont privées de la protection que le droit pénal leur garantissait contre tout appel non dissimulé à une atteinte à leur intégrité physique et mentale.
E-llico.com / Actus
La CEDH condamne l'attitude discriminatoire de la Lituanie
Baiser homo sur Facebook
Mis en ligne le 29/01/2020
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Le cliché de deux jeunes gays lituaniens s'embrassant publié sur le réseau social Facebook avait donné lieu à un torrent de commentaires haineux, appelant pour la plupart à "castrer", "tuer", "exterminer" ou "brûler" ces jeunes gens en raison de leur homosexualité.
Ces derniers ont alors réagi en demandant à une association de défense des droits des personnes LGBT dont ils étaient membres de saisir le parquet lituanien afin que celui-ci ouvre une enquête pénale pour incitation à la haine et à la violence contre des personnes homosexuelles.
Cette demande leur a été refusée, considérant que les commentaires haineux constituaient "l'expression d'une opinion" et que les plaignants s’étaient exposés de manière "excentrique", dans un pays où "les valeurs familiales traditionnelles étaient très appréciées".
Les jeunes gens ont alors saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), en invoquant l’article 14 (interdiction de la discrimination) et l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la Convention EDH.
Dans son arrêt rendu le 14 janvier 2020, la CEDH considère que les commentaires en cause ont porté atteinte au bien-être psychologique et à la dignité des requérants.
La Cour européenne désavoue l'attitude du gouvernement lituanien qui, tout en reconnaissant le caractère "offensant et vulgaire" de ces commentaires, nie que l’homosexualité des requérants ait joué un rôle dans la manière dont ceux-ci ont été traités.
En refusant d’ouvrir une enquête préliminaire, elles ont exprimé de manière très claire qu’elles réprouvaient le fait que les requérants aient affiché aussi publiquement leur orientation sexuelle, considère la CEDHqui statue qu’il y a eu violation de l’article 14 combiné avec l’article 8 de la Convention.
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