L'enquête pour provocation à la haine classée sans suite - Affaire Mila

Affaire Mila

L'enquête pour provocation à la haine classée sans suite

La jeune fille de 16 ans, qui se revendique homosexuelle, menacée après avoir critiqué l'islam sur les réseaux sociaux, faisait l'objet d'une enquête pour provocation à la haine. Une seconde enquête est toujours en cours pour trouver les auteurs des menaces.

E-llico.com / Actus

L'enquête pour provocation à la haine classée sans suite
Affaire Mila

Mis en ligne le 30/01/2020

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Mila Homophobie

Les propos contre l'islam d'une lycéenne de Nord-Isère ne constituent pas une provocation à la haine, a annoncé jeudi le parquet de Vienne, qui classe donc sans suite cette enquête mais poursuit les investigations pour trouver les auteurs de menaces de mort à l'encontre de la jeune fille.

Il y a dix jours, une vidéo de cette adolescente mineure diffusée dans une discussion personnelle s'était retrouvée à circuler de manière virale sur les réseaux sociaux, lui attirant un déferlement d'isultes - homophobes notamment - et de menaces prises au sérieux. La jeune Mila, lycéenne, a dû être déscolarisée.

Le 19 janvier dernier, alors qu'elle échange avec ses abonnés sur son compte Instagram, un jeune homme de confession musulmane lui fait des avances. Elle l'éconduit. Il traite alors la lycéenne, qui revendique son homosexualité, de "sale gouine". Mila réplique en qualifiant le Coran de "religion de haine" et en ajoutant, "je déteste toutes les religions". 

"L'enquête a démontré que les propos diffusés, quelle que soit leur tonalité outrageante, avaient pour seul objet d'exprimer une opinion personnelle à l'égard d'une religion, sans volonté d'exhorter à la haine ou à la violence contre des individus à raison de leur origine ou de leur appartenance à cette communauté de croyance", a expliqué le procureur de la République Jérôme Bourrier. "Les investigations conduites aux fins d'exploitation des propos diffusés, d'analyse de leur dimension contextuelle, de la personnalité de leur auteure et des finalités poursuivies, n'ont révélé aucun élément de nature à caractériser une infraction pénale", a aussi écrit Jérôme Bourrier.

Le parquet a donc procédé au classement sans suite de la procédure qui avait été ouverte le 23 janvier pour "provocation à la haine à l'égard d'un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou à une religion déterminée".

En revanche, la seconde enquête "ouverte du chef de menaces de mort, menace de commettre un crime, harcèlement et usage de l'identité ou de données d'identification d'autrui en vue de porter atteinte à la tranquillité et à l'honneur" est toujours en cours.

Les investigations confiées à la gendarmerie nationale et à ses spécialités en matière de lutte contre la cybercriminalité visent à "identifier et poursuivre les auteurs" des menaces. Ces menaces ont été "propagées de manière anonyme et révélant pour certaines d'entre elles des données personnelles et intimes", avait précisé il y a une semaine le parquet de Vienne.

> Le silence des associations LGBT

Interrogé sur cette affaire dans "C à vous" sur France 5, l'avocat Richard Malka a exprimé sa colère. Invoquant le "droit au blasphème"dénoncé le silence des responsables politiques et associatifs dans cette affaire. "Je vois que cette jeune fille ne peut plus aller au lycée. On ne lui trouve plus de lycée, elle reçoit des milliers de menaces de mort, elle est insultée : il n'y a pas une association des droits de l'Homme qui a réagi depuis 10 jours, pas une association féministe, pas une association LGBT (Mila a été victime d'insultes homophobes sur les réseaux sociaux, ndlr). La gauche est à peu près totalement silencieuse, l'Observatoire de la laïcité, qui n'a de laïcité que le nom, évidemment est aux abonnés absents comme toujours. Mais c'est un déshonneur ! C'est un discrédit ! Comment peut-on accepter ça ?! C'est insupportable !", a-t-il estimé.

Rédaction avec AFP

 

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