Un projet de loi déposé mardi au Parlement russe prévoit l'interdiction du mariage aux personnes transgenres. Les couples de même sexe et les personnes trans devraient également être explicitement empêchés d'adopter des enfants.

Le projet provient, entre autres, de la politicienne Jelena Misulina, qui dirige une commission du Conseil de la Fédération pour renouveler le Code de la famille et a déposé le projet à la Douma avec d'autres membres de la Chambre du Parlement.

"Le projet de loi interdit la pratique du mariage entre personnes de même sexe, y compris celles qui ont changé de sexe, et l'adoption d'enfants par de tels couples", a-t-elle déclaré.

L'interdiction du mariage homosexuel figure déjà dans un autre libellé de la loi sur la famille. Et en 2013, la Douma a adopté une loi interdisant aux couples homosexuels étrangers d'adopter des orphelins russes. L'adoption n'est actuellement autorisée que pour les couples mariés.

À l'été 2019, des informations ont été publiées sur un couple homosexuel qui élevait deux enfants. Cette situation a fait la une des journaux à travers le pays et a été exploitée par les tenants d'une politique d'Etat homophobe pour demander un renforcement des interdictions de toute sorte concernant les personnes LGBT dans la réforme constitutionnelle.

Au début de l'année, un couple transgenre marié à Kazan avait également fait la une des journaux (photo). C'était le premier mariage connu en Russie où les deux conjoints sont transgenres.

En 2014, un couple de lesbiennes avait contourné l'interdiction des mariages homosexuels devant un bureau d'enregistrement de Moscou en demandant aux femmes de procéder à l'enregistrement avant que l'une d'entre elles ne soit officiellement reconnue après un changement de sexe.

Selon une information du réseau russe LGBT, le projet de loi propose d'ajouter une nouvelle entrée "Sexe à la naissance" au certificat de naissance. Ainsi, après un changement de sexe, tout futur mariage serait impossible car il serait considéré comme "du même sexe".

Un autre article prévoit de rendre impossible la reconnaissance légale des mariages homosexuels conclus à l'étranger. L'association a qualifié le projet de loi de "discriminatoire et contraire au principe d'égalité de la constitution". 

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