Procès d’un viol sur une prostituée transgenre sans-papiers - Paris

Paris

Procès d’un viol sur une prostituée transgenre sans-papiers

C’est un procès rare qui démarre mardi aux assises à Paris: celui d’un homme accusé d’avoir violé une prostituée transgenre, Cristina, une Péruvienne en situation irrégulière. Un cumul des précarités qui fait des femmes comme elle des proies de choix pour les agresseurs.

E-llico.com / Actus

Procès d’un viol sur une prostituée transgenre sans-papiers
Paris

Mis en ligne le 15/03/2021

Tags

Paris Viol Prostitution Transgenres

De mardi à jeudi, Cristina va être confrontée devant la cour d’assises à l’homme accusé de l’avoir violée, retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Un procès rarissime, car ces femmes fragiles déposent rarement plainte et les investigations peinent à aboutir.

Retour en novembre 2018: selon l’accusation, l’homme aborde Cristina pour lui demander ses tarifs puis la viole sans préservatif, en la menaçant d’un couteau. Il est aussi soupçonné de lui avoir volé 150 euros.

Cristina a dû être hospitalisée en psychiatrie. Elle n’a pas retravaillé. Faute de moyens, elle n’a plus eu de logement stable et a dû interrompre son traitement hormonal.

Son avocat, Julien Fournier, s’est battu pour que l’affaire ne soit pas jugée en correctionnelle. "Si on est victime de viol, on n’est pas victime d’un délit. La reconnaissance de l’aspect criminel est extrêmement importante".

Les femmes comme Cristina "sont les personnes les plus vulnérables: d’origine étrangère, sans titre de séjour, prostituées, trans", souligne l’avocat. "Il faut les protéger". Pour le chercheur de l’université de Reims, José Reyes, "la plupart viennent en France pour exercer leur activité de prostitution, sortir de la pauvreté, continuer leur transition dans de meilleures conditions".

Le procès de Cristina démarrera un an après la mort de Jessyca Sarmiento, une prostituée péruvienne transgenre renversée par un automobiliste dans le bois de Boulogne. L’acte était délibéré selon des témoins.

En août 2018, c’est Vanesa Campos, elle aussi Péruvienne, qui avait été retrouvée agonisante, près de son abri de fortune, quelques draps tendus dans le bois. Neuf hommes doivent être jugés aux assises, dont trois pour meurtre.

Rédaction avec AFP


> PUBLICITE <

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.