Russie
La présidente de la chambre haute du Parlement s'emporte contre la candidate gay-friendly à l'Eurovision
La présidente de la chambre haute du Parlement russe, Valentina Matvienko, a fustigé mercredi le choix pour représenter le pays à l'Eurovision de la chanteuse Manija, connue pour ses textes féministes et sa défense des LGBT, estimant que "c'est n'importe quoi".
E-llico.com / Actus
La présidente de la chambre haute du Parlement s'emporte contre la candidate gay-friendly à l'Eurovision
Russie
Mis en ligne le 01/04/2021
Tags
La désignation de Manija, jeune femme de 29 ans d'origine tadjike devenue célèbre sur Instagram, féministe, défenseuse des minorités et des homosexuels, a créé la surprise en Russie, où les autorités et le discours public promeuvent d'ordinaire des moeurs conservatrices.
La chanson qu'elle présentera au concours musical européen prévu en mai aux Pays-Bas, intitulée "Femme russe", mélange hip hop et motif folklorique pour dénoncer les stéréotypes et préjugés que subissent les femmes.
Un choix qui n'a pas plu à la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko, qui s'est dite "surprise", comme "beaucoup de Russes", par l'"apparence" et la chanson de Manija. "On n'arrive pas à comprendre ce qu'il s'est passé", a-t-elle lancé lors d'une session parlementaire retransmise à la télévision. "Je recommande à ceux qui n'ont pas encore vu (le texte de la chanson) de le faire (...) C'est n'importe quoi. Je ne comprends pas de quoi ça parle", a-t-elle poursuivi.
Valentina Matvienko était interrogée par la sénatrice Elena Afanassieva, qui a estimé que la chanson de Manija n'avait pas de sens et qui s'est offusquée des "danses afro-américaines" de la chorégraphie.
La chaîne de télévision publique Pervy Kanal a de son côté rappelé mercredi que Manija avait été désignée par les téléspectateurs de la chaîne lors d'un vote le 8 mars et s'est dite prête à transmettre les données au Conseil de la Fédération.
Le choix de la jeune femme pour représenter la Russie à l'Eurovision avait déjà provoqué l'ire des milieux conservateurs. Manija, qui a fui avec sa famille la guerre civile dans son Tadjikistan natal dans les années 1990, a pour sa part estimé auprès de l'AFP qu'elle a "mis le doigt sur une plaie avec cette chanson".
Rédaction avec AFP
> PUBLICITE <