Italie
Un rappeur gay-friendly accuse la Rai de censure
Le célèbre rappeur italien gay-friendly Fedez accuse la Rai de l'avoir censuré, déclenchant une vive polémique autour du groupe audiovisuel public.
E-llico.com / Actus
Un rappeur gay-friendly accuse la Rai de censure
Italie
Mis en ligne le 04/05/2021
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Le scandale - dans lequel des dirigeants de la Rai sont accusés d'avoir essayé de dissuader l'artiste de critiquer l'extrême droite pendant un concert du 1er mai - a ravivé le débat sur la neutralité du diffuseur.
Lors du concert du 1er mai, Fedez, qui compte 12 millions d'abonnés à son compte Instagram, a fustigé la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini qu'il accuse de bloquer au Parlement une loi sanctionnant les discriminations, en particulier celles visant les minorités sexuelles.
Avant de réciter une litanie de commentaires anti-gay attribués à des membres de la Ligue - dont l'un dit: "Si j'avais un fils homosexuel, je le brûlerais dans un four" -, Fedez a affirmé que la Rai avait tenté de le faire taire avant de monter sur scène.
Après un premier démenti, Fedez a publié une conversation filmée sur son téléphone dans laquelle le producteur du concert et la numéro 2 de la chaîne Rai3 arguent que l'événement ne se prête pas à une tribune politique. La Rai a ensuite plaidé que l'enregistrement avait été tronqué.
La vidéo a été vue 2,2 millions de fois et des responsables politiques, dont l'ancien Premier ministre Giuseppe Conte (Mouvement Cinq Etoiles), ont apporté leur soutien au rappeur.
L'affaire a fait la Une des journaux lundi, et le président de la Chambre des députés, Roberto Fico, a appelé le groupe audiovisuel à faire passer "la compétence et l'indépendance avant tout". La question de la liberté et de l'indépendance des médias de service public est particulièrement sensible en Italie où le paysage journalistique a été remodelé par l'ancien Premier ministre et milliardaire Silvio Berlusconi, que son conglomérat Mediaset a porté dans ses ambitions politiques.
En 2015, le gouvernement de Matteo Renzi a transféré le pouvoir de nommer les dirigeants de l'audiovisuel public de l'exécutif au Parlement, sans pour autant parvenir à rendre le processus totalement transparent et à faire taire les critiques.
Rédaction avec AFP
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