Selon le rapport "Rainbow Europe" publié lundi, dans lequel l'organisation ILGA Europe analyse la situation juridique des minorités sexuelles et de genre dans les pays européens, il n'y a pratiquement eu aucun progrès en matière de droits des LGBTI au cours de l'année écoulée en Europe.

L'ILGA Europe a exprimé sa déception que la situation juridique des partenariats de même sexe ou des familles arc-en-ciel ne se soit améliorée dans aucun pays.

"Il est très inquiétant d'annoncer que les droits des LGBTI sont presque totalement paralysés. Et en un moment très critique pour les communautés LGBTI", a déclaré la directrice d'ILGA-Europe, Evelyne Paradis, dans un communiqué. "Au cours de l'année écoulée, nous avons constaté une augmentation de la répression LGBTI, des difficultés socio-économiques et une augmentation de la haine anti-LGBTI dans les rues. Dans cet esprit, les gouvernements ont besoin de mieux protéger, pas moins. Les droits humains des personnes LGBTI ne peuvent être simplement oubliés lorsque les circonstances extérieures sont difficiles", a-t-elle ajouté.

En général, les pays du nord et de l'ouest obtiennent de meilleurs résultats que ceux du sud ou de l'est.

Dans le classement des 49 pays, il n'y a que peu de différences par rapport de l'année précédente: Malte est à nouveau en tête du classement. La petite nation insulaire a introduit le mariage pour tous, a été le premier pays européen à interdire la "guérison des homosexuels" et a adopté il y a six ans l'une des lois pour les transgenres les plus progressistes au monde.

Comme l'année dernière, la Belgique et le Luxembourg suivent Malte. Dans les dix premiers on retrouve aussi le Portugal, la Norvège, la Finlande, la Suède, l'Espagne, le Danemark et la Grande-Bretagne.

La France, quant à elle, regresse par rapport au classement intermédiaire publié en décembre dernier où elle avait atteint la 4ème place du classement. 

Elle se retrouve cette fois en 13ème position. Un recul important que l'Inter-LGBT met sur le compte de "l’absence de mesures concrètes et quantifiables notamment concernant les droits des personnes intersexes, l’interdiction des thérapies de conversion, l’ouverture de la PMA à tou·tes ou encore la concrétisation du Plan national d’actions".

"On paie la lenteur du vote de la mise en place de la loi PMA et les confinements. Le plan LGBT n'a pas non plus été pris en compte dans ce classement", a réagi le ministère auprès de Têtu. 

Comme l'année précédente, l'Allemagne et l'Autriche occupent les 16ème et 17ème places. La Suisse, où l'introduction du mariage pour tous est retardée en raison d'un référendum, occupe la 22ème place cette année.

Comme l'année dernière, la Russie, l'Arménie, la Turquie et l'Azerbaïdjan sont en bas de liste. Au sein de l'Union européenne, la Pologne tient la lanterne rouge devant la Lettonie et la Roumanie.

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