Début mai, cette professeure de lettres se voit convoquée par la proviseure du lycée dans lequel elle enseigne à une trentaine de kilométres de Lyon au sujet de son masque.

"La proviseure m’a interdit de faire mes cours de l’après-midi avec mon masque arc-en-ciel. Elle m’a dit que ce masque mettait en évidence une opinion, ce qui était contraire au devoir de neutralité", témoigne l'enseignante sur le site Rue89.

Devant le refus de celle-ci de retirer son masque, la cheffe d'établissement rédige un rapport à l’attention de l’enseignante demandant à Anne-Laure de ne pas prendre ses classes tant qu’elle n’ôte pas son masque.

L’affaire s'amplifie encore quand enseignante est convoquée au rectorat le 11 mai. "On m’a expliqué que le symbole de l’arc-en-ciel pouvait être interprété comme une manière de prôner un certain type de sexualité et certaines pratiques. La DRH (directrice des ressources humaines) a même dit que l’arc-en-ciel pouvait être perçu comme le fait de militer pour la GPA", raconte-t-elle.

Même si aucune sanction ni interdiction formelle de porter son masque arc-en-ciel n'est fomulée, la pression est énorme et on lui conseille de ne pas faire de vague "pour ne pas nuire à la sérénité de l’établissement".

Le syndicat SUD dénonce une incohérence de l'Education nationale qui prétend lutter contre les LGBTphobies et dans le même temps soutient une cheffe d'établissement qui fait clairement acte de position anti-LGBT.

"Ce symbole arc-en-ciel, ce n’est pas une opinion. Ce masque n’était pas politique et il est complètement en accord avec les valeurs de la République. Ce masque montre la diversité. Je rappelle que l’homophobie est un délit. Dans l’arc-en-ciel, toutes les couleurs sont à égalité et l’égalité, c’est une des valeurs de la République", explique la professeure qui a demandé sa mutation dans un autre établissement pour la rentrée prochaine.

Rédaction avec Rue 89

> PUBLICITE <