Nadia Debbache, avocate - du côté de la justice de la République - de plusieurs victimes présumées de Tony Anatrella, a confirmé cette information à l'AFP. Les motifs précis pour lesquels le prêtre parisien, âgé de 80 ans, est poursuivi ne sont pas connues, la procédure canonique (le droit de l'Eglise) ne permettant pas de les connaître.

En 2018, Tony Anatrella avait été interdit de tout ministère, confession ou activité thérapeutique par l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, en vertu d'une "réprimande" prévue par le droit canonique. Avec le procès canonique engagé, le prêtre "risque la perte de l'état clérical", a précisé la source proche du dossier, une source dans l'Eglise. Interrogé, le diocèse de Paris n'a pas souhaité réagir.

Au printemps 2016, de nouvelles accusations avaient été mises en lumière, dix ans après de premières plaintes, à l'encontre du prêtre parisien soupçonné de thérapies déviantes sur de jeunes hommes dans son cabinet de psychanalyste. Trois plaintes devant la justice de la République pour "agressions sexuelles" n'avaient pas abouti, en 2008, notamment parce que les faits étaient prescrits. Plusieurs accusateurs s'étaient ensuite tournés vers la justice de l'Eglise.

En 2019, un signalement au Parquet de Paris s'agissant de faits d'agressions sexuelles sur mineur de 15 ans (à l'époque des faits) avait été fait. Tony Anatrella, qui a toujours nié avoir eu le moindre geste déplacé, a longtemps été bien en cour auprès de la haute hiérarchie catholique, jusqu'à Rome où le prêtre disposant d'un titre de "Monseigneur" a été consulteur auprès de deux conseils pontificaux (famille et santé). Ce contempteur de "l'idéologie du genre" fut l'un des inspirateurs de l'instruction romaine visant à écarter de la prêtrise les hommes présentant une orientation homosexuelle. Il avait cessé son activité de thérapeute en 2018.

Rédaction avec AFP

> PUBLICITE <