Justice
L'ex-président du Refuge mis en examen pour viol, harcèlement moral et atteinte sexuelle
L'un des fondateurs et ex-président de la fondation "Le refuge", qui héberge des personnes homosexuelles rejetées par leur famille, a été mis en examen pour "viol" et "agression sexuelle", a annoncé vendredi le procureur de la République de Montpellier.
E-llico.com / Actus
L'ex-président du Refuge mis en examen pour viol, harcèlement moral et atteinte sexuelle
Justice
Mis en ligne le 21/01/2022
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"Nicolas Noguier a été mis en examen pour un fait de viol et un fait d'agression sexuelle", indique Fabrice Belargent dans un communiqué. Son compagnon, cofondateur et ex-directeur du Refuge, Frédéric Gal, a également été mis en examen "pour deux faits de harcèlement sexuel", ajoute le magistrat.
Les deux hommes ont également été mis en examen "pour travail dissimulé et harcèlement moral sur plusieurs salariés et bénévoles de la fondation". Ils ont été placés "sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec les plaignants du dossier et d'exercer une activité en contact régulier avec des mineurs ou des personnes vulnérables", précise le représentant du ministère public.
Les deux mis en examen ont formellement contesté durant leur garde à vue l'ensemble des faits à caractère sexuel qui leur sont reprochés et "ont produit des éléments à l'appui de leurs déclarations". Ils ont également contesté le travail dissimulé et le harcèlement moral, indique également le procureur.
Après dix-huit ans à la tête du Refuge, une association importante au sein de la communauté LGBT+, les deux hommes avaient démissionné en février 2021 de leur fonction de président et de directeur après une polémique née en décembre d'un article au vitriol du site d'information Médiapart sur leur gestion interne.
Un audit partiel avait ensuite pointé du doigt des "dysfonctionnements structurels (...) imposant une réaction forte et urgente", soulignant que cette fondation ayant connu "une forte croissance" reposait sur "un fonctionnement totalement artisanal".
Il relevait "un climat de défiance et un mal-être au travail d'une partie significative des acteurs" de l'association. Le parquet avait de son côté diligenté une enquête préliminaire en mars 2021 après les plaintes et signalements de particuliers ou d'associations concernant des infractions pénales commises au siège du Refuge à Montpellier et certaines de ses antennes réparties sur le territoire national.
Certaines faisaient notamment état "de violences sexuelles (viol, agressions sexuelles et harcèlement sexuel) qui auraient été commises par les deux hommes sur des personnes majeures ou des mineurs accueillies au sein de la structure, a rappelé le procureur Belargent.
Elles faisaient également état du recours au bénévolat pour des tâches qui auraient normalement du être dévolues à des salariés et des comportements pouvant relever du harcèlement moral au préjudice des bénévoles comme des salariés.
Durant l'enquête, un certain nombre de personnes n'ont pas confirmé les faits énumérés dans des écrits initiaux mais cinq ont confirmé avoir été victimes d'infractions à caractère sexuel de la part des deux hommes. Pour Eric Morain, avocat de seize des plaignants du dossier parmi lesquelles figurent quelque femmes, "on est face à quelqu'un qui avait créé un petit univers dans le lequel il était tout puissant, parfois adulé parfois détesté, qui profitait d'une certaine désorganisation de l'association".
Le refuge est la seule structure conventionnée par l'Etat qui propose un hébergement et un accompagnement médico-social à des jeunes majeurs vivant dans des situations difficiles parce que victimes d'homophobie. Au niveau national, la fondation compte une trentaine de salariés pour 450 bénévoles.
"J'ai reçu dans mon cabinet des victimes fracassées, comme soumises à une triple peine: homosexuels dans un monde qui ne les accueillait pas, virés de chez eux et accueillis dans un lieu où cela se passe mal", a-t-il résumé.
Rédaction avec AFP
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