People
Décès de la chanteuse Régine à l'âge de 92 ans
La chanteuse et comédienne Régine, qui a longtemps régné sur le monde de la nuit avec des discothèques en France et à l'étranger, est décédée dimanche à 92 ans.
E-llico.com / Culture / Médias
Décès de la chanteuse Régine à l'âge de 92 ans
People
Mis en ligne le 02/05/2022
Tags
"La reine de la nuit s'en va: fermeture pour cause de longue et grande carrière", indique un communiqué écrit, à la demande de la famille, par l'humoriste Pierre Palmade, ami proche de Régine depuis de nombreuses années.
"Partie avec sa boule à facettes et sa gouaille chaude et rassurante", Régine "avait fait danser pendant plus de 30 ans dans ses boîtes de nuit les stars du monde entier", poursuit ce texte transmis à l'AFP.
Le chanteur Renaud, qui lui a écrit plusieurs titres, considérait qu'elle était la dernière représentante historique de la chanson française, connue notamment pour "La grande Zoa", "Azzurro", "Les p'tits papiers" ou encore "Patchouli Chinchilla".
Elle a été propriétaire de jusqu'à 22 discothèques qui portaient son prénom dans le monde entier, à commencer par le mythique "Chez Régine", près des Champs-Elysées.
Son prénom est devenu ainsi "l'emblème des nuits folles jusqu'au petit matin, elle-même dansant sur la piste jusqu'à la fermeture", indique le texte de Pierre Palmade.
Régina Zylbergerg est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht (Belgique), de parents juifs polonais. A Aix-en-Provence, en 1941, elle échappe à la déportation grâce à des Français non juifs.
"'Les petits papiers' de Gainsbourg ou 'La grande Zoa' de Frédéric Botton, mais aussi Barbara, Sagan, Renaud, Marc Lavoine ou encore Serge Lama, tous ont été inspirés par l'authenticité de cette petite juive cachée pendant la guerre et évitant de peu les rafles de Klaus Barbie", poursuit le communiqué.
Populaire auprès du public gay
Régine était devenue avec le temps très pospulaire auprès du public gay notamment par certaines de ses chansons qui résonnaient des clins d'oeil à cette commaunauté. Citons par exemple "Les Femmes, ça fait pédé" (1978). Avec des paroles qui retournent avec humour, comme les préjugés à l'égard des homosexuels, souvent moqués pour leur gestuelle jugée efféminée: "Les femmes, ça fait pédé, c'est très efféminé / Tellement efféminé, qu'ça fait pédé... Et quand ça bouge des hanches / Ca fait marcher les PDG".
Ode colorée et joyeuse au monde de la nuit et à la figure du travesti, "La grande Zoa" raconte les virées nocturnes d'une femme mystérieuse et tape-à-l'oeil avec ses "bijoux", ses "chinchillas" et son "boa autour du cou". On découvre au fur et à mesure de la chanson que la dame, avec "ce grand cou-là", est un travesti qui fréquente la "place Blanche" et ses lieux de rencontres homosexuelles.
Avec "Ouvre la bouche, ferme les yeux" (1968), Serge Gainsbourg joue la provocation en lui faisant chanter "Tu verras, ça glissera mieux..."
Au cinéma
Régine a aussi fait du cinéma, figurant au générique d'une dizaine de films, comme "Jeu de massacres" d'Alain Jessua, "Robert et Robert" de Claude Lelouch ou "Les ripoux" de Claude Zidi.
Dans les années 60, après être passée par l'Olympia, elle chante au Carnegie Hall de New York, devenant - avec notamment Edith Piaf - une des rares Françaises à avoir conquis l'Amérique. Elle s'est également produite à Bobino.
"Je suis très fière que certaines soient devenues des classiques de la variété. (...) Mon premier métier, c'était les discothèques. Longtemps, la chanson n'a été qu'un passe-temps. Aujourd'hui, je me rends compte que la scène a été le plus important dans ma vie", déclarait encore la chanteuse et femme d'affaires.
Rédaction avec AFP
> PUBLICITE <