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Poppers story

Mis en ligne le 07/01/2008

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Ringard, le poppers ? Dépassé par d’autres adjuvants sexuels ? Allons donc ! Si les arômes ne sont plus forcément tendance, leur utilisation par les gays ne faiblit pas…

Par Jean-François Laforgerie, David Bédart


"Les poppers sont là (…) Elément susceptible de nous faire monter au septième ciel sans passer par l’escalier de service" lisait-on dans "Gai Pied" dans un des premiers articles consacrés au phénomène… en 1982. Depuis le poppers a fait du chemin. Il s’est notamment imposé chez les gays qui en ont fait (malgré la loi française qui a nettement édulcoré la formule) leur moyen favori d’augmenter leurs performances sexuelles. Pour autant, rares sont les données disponibles en France sur la consommation de cet adjuvant sexuel dont le succès est aussi dû à son prix abordable (8 ou 9 euros le flacon).

Aujourd’hui, les poppers sont soit interdits soit classés par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSPS) comme des médicaments. Seuls sont autorisés les arômes d’ambiance.
Inventeur du procédé pour la stabilisation des nitrites et polynitrites dont il détient le brevet, Pascal Sendowski est, avec sa société FCC, un des principaux fabricants français. Il est le fournisseur d’entreprises qui lui demandent de créer des arômes personnalisés qu’elles revendent sous leur propre marque. C’est le cas de la société Men’s, un des leaders du marché chez les gays, propriétaire des marques Hot, Trip, Gate et bientôt de Move, le petit dernier au parfum d’eucalyptus. "Le parfum est important, l’arôme Gate à l’amande se vend bien dans le nord mais pas dans le sud ; c’est l’inverse pour Trip à l’odeur de camphre, indique Yves, responsable de Men’s. En 2004, nous sortons Move, notre première nouveauté depuis quatre ans."
"La nouveauté est importante dans ce marché, explique Philippe Marin, responsable de Menstore Boutique, un des principaux détaillants parisiens. Plus il y a de diversité, plus il y a de marques, plus la consommation globale augmente. En fait, l’arrivée d’un nouvel arôme permet de nouvelles ventes sans réduire celles déjà existantes. Le parfum est important mais la première demande des acheteurs reste tout de même : Donnez-moi ce qu’il y a de plus fort !".

Aujourd’hui, producteurs, grossistes et détaillants s’accordent à dire que les ventes sont assez stables. Du côté des importations, rien ne peut se faire sans l’accord de l’AFSSPS qui considère que les poppers sont des "médicaments par fonction", dans "la mesure où ils sont composés de nitrites aux propriétés vasodilatatrices." "Ce ne sont pas des stupéfiants", affirme d’ailleurs la Direction des douanes. Mais sans autorisation officielle, aucune importation n’est tolérée y compris par commandes passées sur internet. Dans ce contexte, il n’est pas rare que la vente de poppers fasse l’objet de poursuites ou de saisies : les douanes françaises ont saisi 20 337 doses en 1998 et 32 011 en 2002.

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