Persécutions
La France a accueilli un premier réfugié homosexuel tchétchène
Alors qu'Emmanuel Macron interpellait Vladimir Poutine sur le sort des homosexuels en Tchétchénie lors de leur rencontre à Versailles, le premier réfugié tchétchène homosexuel a été accueilli sur le sol français.
E-llico.com / Actus
La France a accueilli un premier réfugié homosexuel tchétchène
Persécutions
Mis en ligne le 30/05/2017
Tags
Russie Tchétchénie Persécutions Réfugié Macron Poutine
Sur le même sujet
Emmanuel Macron a évoqué les persécutions anti-gay avec Poutine
Amnesty demande à Macron de faire pression sur Poutine
Pressé par plusieurs associations d'aborder la question des persécutions d'homosexuels en Tchétchénie avec Vladimir Poutine, le président français a déclaré avoir eu un "échange extrêmement franc et direct" sur ce sujet.
De son côté, Vladimir Poutine n'a pas commenté cette partie de leur entretien.
Dans le même temps, Emmanuel Macron a joint les actes à la parole en ouvrant les portes de la France à un premier réfugié homosexuel tchétchène au moment où Vladimir Poutine débutait sa visite à Versailles.
"Nous avons travaillé avec le Quai d'Orsay pour régler cette situation urgente. C'est clairement une décision de l'Etat français pour montrer qu'il est engagé dans ce combat", a indiquéé au HuffPost le président de SOS Homophobie Joël Deumier, interrogé sur la coïncidence entre l'arrivé de ce réfugié et la venue de Vladimir Poutine en France.
Ce réfugié tchétchène homosexuel accueilli en France serait le premier d'une longue série, selon Joël Deumier : "Ça va continuer", a-t-il prédit. Il a dénoncé les démentis russes : "On entend M. Poutine qui dit qu'il a lancé une enquête, que ce n'est pas vrai, qu'il n'y a pas d'exactions ni de crime contre les homosexuels. C'est totalement faux ! Nous ne pouvons plus accepter ce discours de négation par la Russie contre les homosexuels."
SOS Homophobie a "appuyé [le] dossier" de ce réfugié "auprès des autorités françaises", et "attesté le fait que c'est bien un persécuté homosexuel", selon Joël Deumier qui "salue la prise de position d'Emmanuel Macron" auprès de Vladimir Poutine sur le sort réservé aux homosexuels.
"Le Tchétchène qui est depuis hier sur le sol français est aujourd'hui libre", s'est réjouie mardi Véronique Godet, la vice-présidente de SOS homophobie, interrogée par l'AFP.
L'homme, "intercepté hier à son arrivée à Roissy car ses conditions d'entrée n'étaient pas régulières", avait été placé en Zone d'attente pour personnes en instance (Zapi) de Roissy, d'où il a été "libéré ce matin, après instruction donnée de le laisser entrer sur le territoire", a confirmé une source aéroportuaire.
La Zapi est un vaste complexe dit "hôtelier", situé au bord des pistes, où sont dirigés les "inadmis", qu'ils soient demandeurs d'asile, détenteurs de faux papiers, ou qu'il leur manque simplement l'un des justificatifs pour l'entrée en France (visa, réservation d'hôtel ou attestation d'accueil, assurance, etc). "Son visa n'était pas approprié", "apparemment, il était parti précipitamment", a commenté cette source, ajoutant que le Tchétchène "souhaite demander l'asile" et qu'il a donc été "orienté vers la préfecture de son choix pour déposer une demande".
"Il va être pris en charge et accompagné", a déclaré Véronique Godet, dont l'association SOS homophobie a parrainé l'homme après avoir été sollicitée par des structures LGBT russes, qui "cachent" souvent les homosexuels tchétchènes, persécutés dans cette république du Caucase.
En France, l'homme sera "pris en charge" par une petite association LGBT, dont Véronique Godet ne communique pas le nom par "sécurité". "Il y a une diaspora de 68.000 Tchétchènes en France qui manifestent la même hostilité vis-à-vis des LGBT que dans leur pays", a-t-elle dit.
(Avec AFP)