Le réservoir viral est plus vaste qu'estimé, un revers pour les espoirs de guérison  - Sida

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Le réservoir viral est plus vaste qu'estimé, un revers pour les espoirs de guérison

Le réservoir viral latent des personnes infectées par le virus du VIH, responsable du sida, est beaucoup plus vaste qu'estimé jusqu'alors, révèlent jeudi des chercheurs américains, ce qui complique encore les efforts pour parvenir à guérir cette infection.

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Mis en ligne le 25/10/2013

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Les résultats de cette étude suggèrent "qu'il y a beaucoup plus de VIH intégrés inactivés dans les cellules du système immunitaire de la personne infectée que nous pensions", explique le Dr Robert Siliciano, virologue de l'Université Johns Hopkins, principal auteur de ces travaux publiés dans les revues américaine Cell et britannique The Lancet.

"Cette découverte ne signifie pas pour autant que la guérison du sida est sans espoir mais indique que nous devons travailler pour mieux saisir l'ampleur du problème", ajoute-t-il.

Selon ces travaux, le "réservoir" du VIH est 60 fois plus étendu que ce que suggéraient les précédentes estimations. Alors que les traitements antirétroviraux actuels ciblent et détruisent les virus actif du sida en empêchant leur réplication, ils ne peuvent pas éliminer ceux qui ne sont pas activés et se cachent dans les cellules du système immunitaire, expliquent ces chercheurs.

Avant cette dernière découverte, les virologues ne savaient pas exactement quelle pouvait être l'étendue de ces réservoirs viraux, considérés comme l'obstacle majeur pour éradiquer le VIH et obtenir une guérison de cette infection.

Auparavant, les infectiologues jaugeaient la taille du réservoir viral en activant tous les lymphocytes T, les principale cellules du système immunitaire, pensant qu'ils débusqueraient ainsi tous les VIH non-activés. Mais la validité de cette technique n'a jamais été confirmée.

Une autre méthode consiste à dénombrer le nombre de génomes du virus présent. Mais, selon les chercheurs, cette technique ne permet en fait de compter que les copies du virus avec des mutations génétiques l'empêchant de fonctionner et ne présentant de ce fait aucune menace clinique.

"Cela accroît énormément la taille de l'obstacle"

Pour cette nouvelle étude, le Dr Siliciano et son équipe ont mis au point une technique qui mesure non seulement la taille du réservoir viral mais aussi sa composition. Ils ont mené cette expérience en laboratoire à partir de 213 VIH non-activés isolés dans le réservoir viral de huit personnes, analysant le code génétique de ces virus.

Ils ont constaté en stimulant le système immunitaire de ces malades que la plupart de ces VIH non activés ou pro virus, environ 88%, avaient des défauts génétiques les empêchant de devenir actifs mais que 12% étaient intacts génétiquement et capables de réplication.

Basé sur les 12% de pro virus potentiellement viables, ces chercheurs ont calculé que le réservoir viral pouvait être jusqu'à 60 fois plus grand qu'estimé précédemment. "Cela accroît énormément la taille de l'obstacle pour pouvoir guérir cette maladie", juge le Dr Ya-Chi Ho, principal co-auteur de ces travaux soulignant que les traitements doivent cibler ces virus dormant pour parvenir à guérir l'infection.

"Mais nous ne comprenons pas encore comment activer ces virus ce qui est le prochain objectif de la recherche", souligne cette chercheuse. Les résultats de cette étude sont décevants pour les laboratoires qui actuellement travaillent au développement de traitements visant à activer les cellules T du système immunitaire afin de débusquer tous les virus VIH latents pour les éradiquer car 12% resteront dissimulés, relèvent ces virologues.

Une meilleure compréhension de ces réservoirs viraux est indispensable pour mettre au point la prochaine génération de traitement capable d'éradiquer le VIH, concluent-ils.

(Source AFP)

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