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Les autorités pour un usage préventif élargi des antirétroviraux

Les autorités sanitaires américaines recommandent l'utilisation d'antirétroviraux de façon préventive contre le sida pour tous les groupes à risque, notamment les hommes homosexuels, dans l'espoir de réduire le nombre de nouvelles infections inchangé depuis vingt ans.

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Mis en ligne le 16/05/2014

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Cette nouvelle initiative des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), dévoilée cette semaine sur leur site internet, pourrait si elle était largement suivie par les médecins et les personnes concernées entraîner une très forte augmentation des ordonnances pour le Truvada.

Il s'agit du seul antirétroviral autorisé en 2012 par l'agence fédérale des médicaments (FDA) à titre préventif dans le cadre d'une approche appelée PrEP (pre-exposure prophylaxis). Fabriqué par le laboratoire Gilead Sciences, le Truvada est composé de deux antirétroviraux déjà commercialisés séparément. Il doit être pris quotidiennement. Selon les CDC, jusqu'à 500.000 Américains pourraient bénéficier de ce traitement contre seulement 10.000 actuellement. Les assurances maladies le prennent en charge.

Les nouvelles directives des CDC visent essentiellement quatre groupes: les hommes homosexuels qui ont des relations sans préservatif, les hétérosexuels ayant des partenaires à hauts risques comme des utilisateurs de drogues injectées, les hommes bisexuels ayant des rapports non protégés, ainsi que toute personne qui a des relations sexuelles régulièrement avec des partenaires dont la séropositivité est connue. Enfin, quiconque qui partage des seringues et s'injecte de la drogue.

Les CDC recommandent aussi un test de dépistage avant de commencer ce traitement et tous les trois mois ensuite. Les autorités sanitaires américaines déplorent que le nombre de nouvelles infections ne change pas depuis vingt ans, avec 50.000 cas de plus annuellement, et ce malgré les campagnes pour l'utilisation des préservatifs. Cependant, rien ne garantit que ces recommandations en faveur de cet antirétroviral soient suivies par les groupes concernées, reconnaissent-elles, en insistant sur la nécessité d'agir vu que l'usage des préservatifs, notamment chez les hommes homosexuels, diminue.

Une enquête des CDC publiée en novembre 2013 parmi ce groupe montrait ainsi une augmentation de 20% du nombre de rapports sexuels non protégés entre 2005 et 2011. "Je pense que ces directives des CDC sont une bonne idée (...) car nous avons besoin de toutes les formes de prévention possible, et ce médicament est très efficace", a jugé le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national de l'allergie et des maladies infectieuses (NIAID) dans un entretien avec l'AFP.

Toutefois, certaines organisations se montrent très critiques vis-à-vis de l'initiative des CDC, comme AIDS Healthcare Foundation, la plus grande ONG américaine de soins médicaux pour les personnes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Pour son président Michael Weinstein, cette approche "va entraîner une diminution de l'usage des préservatifs" déjà en recul et "augmenter les autres maladies vénériennes comme la syphilis qui connaît une forte résurgence". Selon lui, les CDC feraient mieux d'user de leur autorité pour un dépistage et le traitement de 20% des 1,3 million de personnes séropositives aux Etats-Unis qui n'ont jamais été testées pour l'infection.

(Source AFP)

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