Mapplethorpe en plein dialogue passionné avec Rodin en son musée - Expo

Expo

Mapplethorpe en plein dialogue passionné avec Rodin en son musée

Derrière l'objectif, le photographe Mapplethorpe était à la recherche de la forme parfaite. Le sculpteur Rodin tentait de saisir la même chose dans la matière. A un siècle de distance, ils ont capté la beauté. Pour la première fois, le Musée Rodin fait dialoguer leurs oeuvres.

E-llico.com / Culture / Médias

Mapplethorpe en plein dialogue passionné avec Rodin en son musée
Expo

Mis en ligne le 22/04/2014

Tags

Mapplethorpe Musée Rodin

Parfait complément de l'importante rétrospective que le Grand Palais consacre à Mapplethorpe, le musée Rodin propose jusqu'au 21 septembre une confrontation inédite et bienveillante entre deux artistes et deux formes d'expression, partageant souvent les mêmes sujets : mouvement et tension, ombre et lumière, érotisme et damnation.

Cinquante sculptures de Rodin et une centaine de photographies de Mapplethorpe sont ainsi juxtaposées dans ce dialogue inattendu et troublant pour le visiteur, témoin de leurs similitudes avec des techniques sans rapports entre elles, mais en quête d'esthétiques parfaites.

"Tout semble opposer ces deux personnalités. Rien n'est spontané, tout est construit chez Mapplethorpe alors que Rodin conserve les traces de l'élaboration de l'oeuvre et cultive celles de l'accident. L'un fut attiré par les hommes, l'autre par les femmes et tous deux jusqu'à l'obsession", observent les commissaires de l'exposition, Hélène Pinet et Judith Benhamou-Huet. "Cette vision 'sculpture et photographie' est inédite au musée Rodin car jamais un tel face à face n'avait été réalisé, renouvelant le regard".

Parmi les dialogues les plus intenses qui surprennent d'emblée le visiteur, le portrait de dos de Michael Reed (1987) par Mapplethorpe avec "L'Homme qui marche", un bronze de Rodin vers 1899.

Même constat stupéfiant avec une photographie de Georges Bradshaw (1980) mettant en valeur le postérieur et les cuisses du modèle, comme Rodin l'a immortalisé tout autant avec la sculpture "Femmes damnées" (avant 1890).

Pour Catherine Chevillot, conservateur du patrimoine et directrice du musée Rodin, "Mapplethorpe le perfectionniste" et "Rodin le passionné" partagent avant tout le refus du superflu, la science des lignes, la puissance formelle et la plénitude des volumes.

"Tous deux, par des moyens différents, appréhendent le corps humain et en font le médium quasi unique de leur expression", ajoute-t-elle dans le catalogue. "Derrière la manière de contenir la sensualité chez l'un, ou de lui donner un exutoire chez l'autre, affleurent deux sensibilités à fleur de peau, peau du grain photographique ou peau de l'épiderme de plâtre, qui vibrent dans une tension extrême, aux limites de la rupture ou de l'éclatement".

(Source AFP)

 

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.