Un colloque pour interdire la GPA dans le monde - Gestation pour autrui

Gestation pour autrui

Un colloque pour interdire la GPA dans le monde

Plus d'une centaine de personnes, dont des chercheurs et personnalités féministes, ont participé mardi à un colloque visant à interdire à l'échelle mondiale la gestation pour autrui (GPA) au motif qu'elle participe d'une démarche de "marchandisation du corps".

E-llico.com / Actus

Un colloque pour interdire la GPA dans le monde
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Mis en ligne le 04/02/2016

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"Le désir d'enfant ne doit pas conduire à esclavagiser le corps humain", soit "l'achat du corps de l'autre pour son propre profit", a commenté Nora Tenenbaum, représentante de la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et la contraception.

"C'est de la néocolonisation" des corps de femmes pauvres par des couples de "classes très favorisées", à même d'acheter un enfant "à la carte" sur internet, a observé la Suédoise Kajsa Ekis Ekman, auteure du livre "L'être et la marchandise", au terme de ce colloque organisé dans une bâtiment annexe de l'Assemblée nationale.

En Inde, où la GPA est la moins chère, des femmes dont on peut "questionner le niveau de consentement" sont "retenues dans des maisons" jusqu'à la naissance au mépris "de bonnes pratiques médicales", a raconté l'Indienne Sheela Saravanan, chercheuse à l'université de Göttingen.

Des césariennes leur sont parfois pratiquées de force, a-t-elle poursuivi.

Fin octobre, le gouvernement indien a indiqué qu'il comptait interdire aux étrangers le recours à des mères porteuses sur son territoire afin de réguler un tourisme procréatif en pleine croissance.

Une loi identique a été votée en février 2015 en Thaïlande, jusqu'alors destination de choix pour la GPA.

Si la pratique reste interdite en France, les associations estiment que des centaines de couples partent à l'étranger (également aux États-Unis, Canada, Ukraine...) chaque année pour avoir recours aux mères porteuses.

Des "analogies évidentes" existent dans la lutte contre "le système prostitutionnel" et contre la GPA car ces deux causes relèvent d'un "présupposé commun: le corps organique des femmes a une valeur d'usage et une valeur d'échange", a remarqué la philosophe française Sylviane Agacinski, épouse de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin.

La GPA fait courir "énormément de risques" à la mère porteuse, avec la possibilité que l'enfant "rejette les parents censés l'élever", a estimé le gynécologue René Frydman.

Le recours aux mères porteuses, de même que la procréation médicalement assistée (PMA), restent des sujets de crispation en France, à droite comme à gauche de l'échiquier politique.

Si la PMA, qui rend possible la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde par interventions médicales, permettait la naissance de 23.000 bébés par an en France en 2013, la GPA y reste interdite.

La filiation des enfants nés à l'étranger grâce à la GPA divise également.

(Source AFP)

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