Eglise catholique / Lyon
Un ex-séminariste accuse le cardinal Barbarin de harcèlement moral et sexuel
Un ancien séminariste affirme avoir été harcelé moralement et sexuellement par le cardinal Barbarin entre 2006 et 2012 avant d'être licencié.
E-llico.com / Actus
Un ex-séminariste accuse le cardinal Barbarin de harcèlement moral et sexuel
Eglise catholique / Lyon
Mis en ligne le 20/11/2019
Tags
Huit mois après sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour "non-dénonciation d'agressions sur mineurs" dans l'affaire de pédophilie de l'église lyonnaise, le cardinal Barbarin fait face à de nouvelles accusations qui le mettent personnellement en cause cette fois-ci.
Se basant sur un mémoire envoyé par la victime présumée à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), l'hebdomadaire L'Obs révèle que Benoît Quettier, un ancien séminariste, affirme avoir été harcelé moralement et sexuellement par le cardinal Barbarin entre 2006 et 2012 avant d'être licencié.
"Barbarin me convoquait régulièrement chez lui, pour des détails", explique l'homme âgé aujourd'hui de 44 ans. "Il alternait les effets de tendresse et les humiliations. J'étais assez innocent et je ne comprenais pas ce qu'il cherchait, s'il voulait me faire rentrer dans sa cour ou s'il me faisait la cour."
Les choses se précisent quand le cardinal l'interroge sur des questions d'ordre sexuel. Ainsi, Barbarin aurait questionné le jeune séminariste sur ses fréquentations ou encore sur l'homosexualté de prêtres de sa connaissance.
"Au séminaire de Lyon, je vivais entouré d'homos. J'avais fait le choix du célibat et là, je ne comprenais plus ce qui m'arrivait. J'en arrivais à regretter de ne pas être comme eux ! Mais j'étais hétéro, c'était bien ça le problème. Et c'est pour ça que j'ai été viré", affirme-t-il à L'Obs.
La révélation de son hétérosexualité aurait précipité sa disgrâce selon Benoît Quettier. Mais le comble de l'histoire est que c'est sa prétendue homosexualité qui a été mise en avant pour justifier son renvoi.
Benoît Quettier affirme que le cardinal Barbarin aurait minutieusement mis en scène son licenciement en faisant circuler des rumeurs sur le jeune homme.
"J'ai toujours été choqué par ses méthodes, par ses allusions, par ses questions d'ordre sexuel. C'était très déstabilisant", confie-t-il.
Contacté par L'Obs, le cardinal Barbarin n'a pas souhaité répondre aux questions de l'hebdomadaire.
Les avocats du cardinal Philippe Barbarin "regretten" la parution de l'enquête de L’Obs selon eux "abracadabrantesque", à quelques jours de la tenue du procès en appel de l’archevêque de Lyon, le 28 novembre.
"Nous regrettons la parution dans un hebdomadaire d’une 'enquête', ou se voulant telle, concernant Monsieur Philippe Barbarin, évêque de Lyon, et ce à quelques jours de l’audience d’appel devant la cour de Lyon”, écrivent dans un communiqué transmis maîtres André Soulier et Jean-Félix Luciani.
Rédaction
> Publicité <