Un policier sympathisant gilets jaunes jugé après des injures homophobes contre ses collègues - Justice

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Un policier sympathisant gilets jaunes jugé après des injures homophobes contre ses collègues

Il avait insulté des collègues policiers, les traitant de "bande de pédales" lors d'une manifestation de "gilets jaunes": le capitaine de police Nicolas C. a soutenu vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris, qu'être policier ne peut pas l'empêcher d'être "citoyen" et s'est défendu d'être homophobe.

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Un policier sympathisant gilets jaunes jugé après des injures homophobes contre ses collègues
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Mis en ligne le 14/10/2019

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"Un fonctionnaire de police, c'est un justiciable et un citoyen qui peut manifester avec les 'gilets jaunes'", a revendiqué ce gradé, en poste au service informatique du ministère de l'Intérieur. Le 21 septembre, sur les Champs-Élysées, le capitaine Nicolas C. participe à une manifestation de "gilets jaunes". Ce jour-là, celui qui s'est lui-même décrit pendant sa garde à vue comme un "sympathisant" du mouvement de contestation, n'est pas en service.

Au passage d'une brigade de police motorisée, il la gratifie copieusement d'insultes. Repéré et arrêté un peu plus tard, il opposera de la résistance selon les policiers qui sont intervenus, ce qu'il conteste. "J'ai dit de loin ce que je pensais d'eux à des 'voltigeurs'", a expliqué le capitaine au tribunal. "Voltigeurs" est le nom donné aux policiers de la Brigade de répression de l'action violente (Brav), spécialement formée pour intervenir pendant les manifestations de "gilets jaunes".

Nicolas C. précise les avoir qualifiés "probablement de branleurs, éventuellement de lopettes". Et de "bande de pédales" ? l'interroge la présidente, se référant au dossier. "Ca peut correspondre", dit le prévenu, qui déclare d'ailleurs ne pas avoir changé d'opinion. "Mais je ne suis absolument pas homophobe!", se défend-il, expliquant avoir plutôt voulu exprimer sa "colère de voir des manifestants pacifiques se faire casser la figure".

Résultat, après 30 ans de "maison", ce policier qui est passé par la prestigieuse "Crim" du Quai des Orfèvres, les services de renseignement et l'antiterrorisme, fera partie des 158 personnes placées en garde à vue en marge des violences qui ont émaillé l'acte 45 des "gilets jaunes". Il sera déféré le lendemain, avec une vingtaine d'autres manifestants.

Poursuivi pour "outrage et rébellion", il avait obtenu un report lors d'une première audience en comparution immédiate fin septembre.

"Quelle tristesse, qu'un fonctionnaire de police puisse, dans un climat de tension, venir insulter, injurier, ses propres collègues", a regretté vendredi le procureur. Estimant que le capitaine Nicolas C., ce jour-là, n'a "pas fait honneur" à sa carte de police, il a requis deux mois avec sursis.

En dépression depuis deux ans, le policier reconnaît: "J'aurais pu éviter les insultes". "Mais j'ai toujours la même opinion de l'exercice de leur fonction par certains policiers, et mon opinion a été confirmée pendant ma garde à vue". Il raconte notamment avoir essuyé au cours de sa garde à vue de nombreuses invectives de collègues "sidérés" de voir un capitaine de police se ranger du côté des manifestants.

Suspendu, Nicolas C. est également sous le coup d'une procédure disciplinaire. Décision le 25 octobre.

Rédaction avec AFP 


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