Une association catholique perd son procès contre six Femen - Mariage gay

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Une association catholique perd son procès contre six Femen

Une association de catholiques traditionalistes a perdu mardi le procès pour injure qu'elle avait fait à six Femen, qui avaient fait irruption dans une manifestation de catholiques opposés au mariage homosexuel.

E-llico.com / Actus

Une association catholique perd son procès contre six Femen
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Mis en ligne le 16/02/2016

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En plein débat sur la loi sur le mariage homosexuel, le 18 novembre 2012, neuf militantes (six sont poursuivies) du groupe féministe, seins nus comme à chacune de leurs actions, un voile sur la tête, comme des nonnes, s'étaient invitées dans le cortège.

L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) avait ensuite intenté une action en justice. Sur les corps des Femen figuraient des inscriptions telles que "In gay we trust" ("Nous croyons en l'homosexualité", parodie de la devise américaine "In God we trust", "Nous croyons en Dieu"), "occupe-toi de ton cul", "fuck church", ou "Saint-Esprit étroit".

Sur de petits extincteurs domestiques, achetés dans le commerce selon l'une d'elles, d'où pouvait jaillir une semence métaphorique du Christ, on pouvait lire "holy sperm" ou "Jesus' sperm" (Saint sperme ou le sperme de Jésus). Il s'agissait, selon les Femen, "d'éteindre le brasier de l'intolérance".

Le tribunal correctionnel de Paris, qui a relaxé les six jeunes femmes, a jugé que la plupart des ces propos n'étaient pas injurieux. Quant à "fuck church", "qui traduit incontestablement une position à la fois tranchée et injurieuse", ce slogan ne peut "en aucun cas" être perçu "comme une attaque directe et personnelle dirigée contre les catholiques", ont estimé les juges.

Lors de l'audience, les Femen avaient expliqué qu'elles voulaient s'en prendre à des "extrémistes", des "intégristes", dans une action "parodique et humoristique".

L'un des avocats de la défense, Me Michaël Ghnassia, s'est réjoui que le tribunal reconnaisse "la liberté d'expression" des Femen, qui sont souvent poursuivies par des associations "proches de l'extrême droite, qui essaient d'instrumentaliser la justice en faisant revenir le délit de blasphème".

Son confrère, Me Tewfik Bouzenoune, a souligné que "cette décision, qui s'inscrit dans la droite ligne de la décision du même tribunal dans l'affaire des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo, rappelle que notre droit ne sanctionne pas la critique des religions ou des symboles, laquelle relève du débats d'idées et de la libre discussion".

L'Agrif va "certainement" faire appel, a déclaré son avocat, Me Jérôme Triomphe, estimant que les Femen avaient bien la "volonté d'outrager les catholiques qui sont opposés au mariage homosexuel".

(Source AFP)

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