Aides appelle la France à réagir après la condamnation de son président au Sénégal
Aides a appelé mardi la France à protester auprès des autorités sénégalaises après la condamnation au Sénégal du président de la branche sénégalaise de l'association de lutte contre le VIH/Sida à huit ans de prison ferme.E-llico.com / Actus
Aides appelle la France à réagir après la condamnation de son président au Sénégal
Mis en ligne le 15/01/2009
Tags
Sur le même sujet
"Neuf hommes dont Diadji Diouf, le président de Aides Sénégal, ont été condamnés le 7 janvier à huit ans de prison ferme pour 'conduite indécente et actes contre nature et association de malfaiteurs'", rappelle l'association, estimant que Diadji Diouf a été condamné "pour avoir lutté contre le sida".
Dans un courrier adressé à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme et Carla Bruni-Sarkozy, épouse du chef de l'Etat français et ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le sida, Aides "appelle les autorités françaises à réagir contre cette atteinte aux droits humains, en violation des normes internationales".
Elle rappelle que Aides-Sénégal "oeuvre dans ce pays à la prévention du VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes" (HSH) et assure que les neuf hommes ont été arrêtés parce qu'ils étaient en possession de matériel dit 'pornographique' : préservatifs, brochures et godemichés pour démonstration.
"Leur inculpation fait de l'ensemble des associations de lutte contre le sida des associations de malfaiteurs", souligne-t-elle.
Au Sénégal, la prévalence du VIH/sida est de 21,5 % dans la communauté gay (0,7 % pour la population générale), précise-t-elle.
Aides "dénonce l'hypocrisie des autorités sénégalaises" qui, ont accueilli la Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles (Icasa).
Aides a lancé une pétition demandant la libération immédiate des 9 condamnés, la protection des acteurs de lutte contre le sida au Sénégal, et la suppression de l'article 319.3 du code pénal sénégalais.
Selon les observateurs, l'homophobie gagne du terrain au Sénégal, pays à 95% musulman, où l'homosexualité est officiellement interdite et passible, selon le Code pénal, d'une peine allant d'un à cinq ans d'emprisonnement.
Amnesty International et Human Rights Watch demandent elles aussi la "libération immédiate" des homosexuels condamnés à Dakar.
Mis en ligne le 13/01/2009