Le président Bingu wa Mutharika - qui demande maintenant qu'ont oublie l'affaire et que tous les donateurs étrangers reviennent - les avait graciés, fin juin, après un entretien avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Le président a démontré qu'il était un père bienveillant, un président tolérant (...) Nous lui souhaitons bonne santé dans sa tâche quotidienne d'emmener le pays vers le respect des droits de l'Homme et la prospérité économique", disent les deux hommes dans un communiqué.

Tiwonge Chimbalanga, 20 ans, et Steven Monjeza, 26 ans, avaient été arrêtés le 28 décembre à Blantyre, capitale commerciale du Malawi, deux jours après avoir célébré symboliquement leur union. Jugé coupables d'avoir violé "l'ordre de la nature", ils avaient été condamnés le 20 mai à la peine maximale de 14 ans de prison et aux travaux forcés.

Mercredi soir, ils ont demandé aux médias et à l'opinon de respecter leur vie privé: "tant de choses ont été écrites en bien ou en mal sur nous. maintenant il est temps de nous laisser profiter de notre liberté", ont-ils dit lors d'une brève conférence de presse à Lilongwe.

Gift Trapence, directeur du Centre pour le développement du Peuple (CEDEP) qui avait payé les frais légaux nécessaires à leur libération, a indiqué que son groupe recherchait du travail pour les deux hommes.

Le président Mutharika a lui même demandé au pays mercredi d'arrêter de gloser sur cette affaire : "Je ne veux plus entendre quiconque parler d'eux. Personne ne doit parler des homosexuels".

Le mariage gay "était satanique parce qu'ils ont commis un crime contre notre culture, notre religion et nos lois", mais ils ont été pardonnés "parce que se tromper est humain et que pardonner est divin", a ajouté le chef de l'Etat malawite.

Parlant à des journalistes à son retour du sommet Afrique-France à Nice, il en a aussi appelé aux donateurs, notamment britanniques, qui ont arrêté leur aide à cause de la répression d'une minorité.

"Comment est-il possible d'arrêter d'aider le Malawi parce que deux personnes sont mentalement dérangées?", a-t-il demandé.

Mis en ligne le 03/06/2010