Insultés, dénigrés, agressés parce qu'ils sont homosexuels - Témoignages

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Insultés, dénigrés, agressés parce qu'ils sont homosexuels

"Ils me disaient que je devais cramer dans un four": Nicolas, 22 ans, a été victime d'homophobie dans son lycée, comme Kader, dénigré par une collègue de travail, ou Camille et Christelle, agressées dans la rue, selon des témoignages recueillis par l'AFP et SOS-Homophobie.

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Mis en ligne le 11/05/2011

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"J'ai été harcelé presque tous les jours, par cinq ou six élèves et un surveillant. Ils me disaient que j'étais anormal, que j'étais une bête de foire" : interrogé au téléphone par l'AFP, Nicolas se remémore encore avec angoisse ses années de lycée et d'internat, dans une ville du nord de la France.

En septembre 2004, alors en seconde, il "avoue" à un camarade qu'il est homosexuel. D'autres élèves entendent cette conversation et c'est l'engrenage: slips sales abandonnés sur son lit, draps couverts d'urine, insultes, il subit pendant plus de deux ans ce harcèlement orchestré par un surveillant de son internat, avant de se décider à dénoncer les faits.

Il est alors expulsé de l'internat, au motif qu'il représente "un danger pour autrui", puis de son lycée, lorsqu'il décide de porter plainte officiellement devant la brigade des mineurs. "On m'a demandé de quitter le lycée alors que c'était moi la victime", déplore-t-il.

Transféré dans un autre lycée, il est de nouveau la cible de menaces. En deux ans, le jeune homme sera scolarisé dans sept lycées différents, pour finir dans le Sud de la France où il est désormais étudiant en droit.

Mais "ça me bouffe encore l'esprit", souffle-t-il en larmes.

Kader habite également dans le Nord de la France. Employé dans une cantine scolaire, il a été attaqué sur son lieu de travail par une collègue qui l'accusait de pédophilie. "Elle refusait de me dire bonjour, de me serrer la main, et disait qu'une personne comme moi ne devait pas travailler en contact avec des enfants", explique-t-il à l'AFP.

"Elle m'a dénigré devant les élèves, devant les chefs de service. Tous les jours, il fallait que je me justifie, que j'explique qu''homosexuel', ça ne veut pas dire 'pédophile'".

A bout, il a porté plainte et une audience est prévue prochainement devant un tribunal de police.

La mairie a muté sa collègue dans un autre établissement, mais avec un meilleur contrat, ce que Kader vit comme une injustice. "Cela équivaut à une promotion. Ca m'a fait encore plus de peine", reconnait-il.

Camille et Christelle rentraient, elles, de "la marche des fiertés" gays et lesbiennes de Montpellier, quand elles ont été violemment agressées par deux hommes en voiture, qui les ont d'abord insultées, avant de s'en prendre physiquement à elles, sous le regard de quelques badauds qui n'ont pas réagi.

Les deux jeunes femmes en sont traumatisées, dénonce SOS-Homophobie. "Les homosexuel(le)s sont de plus en plus visibles (...), mais cette visibilité semble exacerber les réactions des agresseurs", déplore l'association.

Source : AFP

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