Un entretien vieux de neuf ans, dans lequel David Norris émet un point de vue intellectuel sur la pédophilie grecque est au coeur de la polémique qui menace de lui coûter la présidence irlandaise en octobre prochain.

L'entrevue, qui a eu lieu en 2002, est réapparue dans la presse irlandaise il y a quelques jours alors que tous les sondages le plaçaient en tête dans la course persidentielle.

"Je n'ai pas le moindre intérêt pour les enfants, ou les personnes qui sont considérablement plus jeune que moi, y disait-il. Je ne comprends pas comment quelqu'un pourrait trouver chez des enfants des deux sexes la moindre parcelle d'attraction sexuelle... mais dans les termes classiques de la pédophilie, telle que pratiquée par les Grecs, par exemple, où un homme plus âgé initiait un jeune homme à la vie adulte, il y a peut être quelque chose à en retenir. Maintenant, encore une fois, ce n'est pas quelque chose qui me plaît".

Beaucoup de commentateurs voient dans la re-publication de cette interview une campagne de dénigrement du candidat visant à le déstabiliser. 

David Norris a précisé qu'il sagissait là d'une discussion académique sur la Grèce classique et l'activité sexuelle dans un contexte historique.

"Les gens doivent me juger sur mon bilan et mon action en tant que fonctionnaire au cours des 35 dernières années et sur les causes pour laquelle j'ai combattu, et non pas sur une conversation avec un journaliste au cours du dîner", a-t-il expliqué à la RTE (radio-télévision irlandaise).

Très populaire dans le pays, ce professeur d'université catholique pratiquant n'a jamais caché son homosexualité et a même évoqué ouvertement la question lors de la conférence de presse annonçant sa candidature en mars dernier.

"Je ne me vois pas comme un président gay, avait-il expliqué alors, mais seulement comme un président dont il se trouve qu'il est gay".

Une façon de ne pas faire de cette question un point central de sa campagne.

David Norris s'est illustré dans la défense des droits LGBT dans son pays. C'est en grande partie grâce à lui que l'homosexualité a été dépénalisée en Irlande après qu'il ait mené une longue et âpre  bataille pour l'abrogation des textes criminalisant les rapports sexuels entre hommes.

Si la présidende de la République d'Irlande est essentiellement une fonction de représentation, le poste n'en demeure pas moins important et son élection marquerait un pas symbolique important pour la visibilité gay dans un pays très marqué par la religion catholique.