S'exprimant lors d'une conférence de presse entourée d'un important dispositif policier, Jovanka Todorovic, membre des comités d'organisation de la parade, a indiqué que la "Gay pride aurait lieu le dimanche 2 octobre à Belgrade. L'heure exacte, le lieu et les détails du programme seront communiqués ultérieurement".

"Ce matin, avant notre conférence de presse, nous avons officiellement annoncé à la police la tenue de cet événement", a précisé Goran Miletic, un autre militant.

Une dizaine de policiers se tenaient aux abords du bâtiment où s'est tenue la conférence de presse, un tel déploiement étant peu commun pour un événement de ce type, selon un journaliste de l'AFP.

Trois véhicules, dont un fourgon et un minibus, avec des policiers à l'intérieur, étaient positionnés en outre devant le centre de presse.

Les organisateurs ont indiqué pendant la conférence de presse que des policiers en civil étaient présents dans la salle.

Ils ont refusé de commenter les déclarations d'hommes politiques ou autres personnalités sur la tenue de la Gay pride, déclarant seulement que "la coopération avec les institutions qui sont nos seuls partenaires dans l'organisation de l'événement était bonne".

Le ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic, a toutefois déclaré plus tard dans la soirée que la date de la Gay Pride n'avait pas encore été fixée.

"La date de la tenue de la Gay Pride n'a pas été convenue avec le ministère de l'Intérieur", a-t-il indiqué.

La semaine dernière, il avait souhaité un consensus des responsables politiques sur la tenue de la Gay pride, déclarant vouloir éviter que les policiers ne deviennent les cibles de violences.

"Sans un consensus (au sujet de la tenue de la Gay pride), je n'enverrai pas mes policiers" pour être confrontés à des violences, avait déclaré Ivica Dacic.

La Gay pride de l'année dernière à Belgrade, la première en près de dix ans, avait été marquée par des heurts importants entre des milliers de manifestants homophobes et violents, pour beaucoup issus de la mouvance ultra-nationaliste ou des milieux des supporteurs sportifs, et de nombreux effectifs de la police. Ces heurts avaient fait plus de 150 blessés, dont 147 policiers.

L'organisation ultra-nationaliste Dveri a lancé jeudi une mise en garde au sujet de la Gay pride, estimant lors d'une conférence de presse qu'elle pourrait provoquer des troubles et des émeutes semblables à celles qui ont agité Londres début août.

Selon eux, la tenue d'une telle manifestation et les moyens publics déployés pour l'occasion sont une "provocation" en ces temps de difficultés économiques.

Si le gouvernement autorise cette marche, "Belgrade brûlera comme cela a été le cas récemment pour Londres", ont déclaré des représentants du mouvement.

(Source AFP)