<I>On s'en fout</I> ou <I>No comment</I> disent les GIs en Afghanistan  - Homosexuels dans l'armée US

Homosexuels dans l'armée US

On s'en fout ou No comment disent les GIs en Afghanistan

Du haussement d'épaules au poli "no comment" en passant par un brutal "on s'en fout", les GIs au front en Afghanistan paraissaient généralement indifférents à l'abolition mardi du tabou homosexuel dans l'armée américaine.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 21/09/2011

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Ce changement historique est entré en vigueur à 00H01. Le Pentagone se dit désormais "prêt" à accueillir des militaires ouvertement homosexuels après 18 ans d'une législation controversée.

La loi de 1993, dite "Don't ask, don't tell" (ne rien demander, ne rien dire), qui obligeait les militaires gays et lesbiennes à dissimuler leur homosexualité sous peine de renvoi, a finalement été abrogée au terme d'un débat passionné.

Au Poste de combat avancé Monti de l'armée américaine, dans la province de la Kunar, un bastion taliban de l'est de l'Afghanistan, certains soldats disent n'accorder aucune d'importance à ce changement. D'autres refusent d'en parler, plongeant le nez dans leur magazine ou haussant les épaules en tournant le dos quand on les interroge.

"Ca ne change rien pour moi, ce n'est pas pour ça que je vais rentrer à la maison plus tôt", commente le sergent Ben Marquez, 35 ans en déambulant dans la base américaine fortifiée nichée au coeur des montagnes d'où pleuvent régulièrement les obus des mortiers talibans.

"Je m'en fous", lâche de son côté le soldat Première classe Edward Lanning, 21 ans.

Plus généralement, les GI's opposent un poli "no comment" ou "cela ne changera rien à mon boulot".

Le lieutenant Andrew Ferrara met cette apparente indifférence davantage sur le compte de l'"environnement fantassin", pour ne pas dire ouvertement l'esprit macho, qui caractérise l'infanterie américaine, dont 185 hommes tiennent le poste Monti.

"Les gars sont plutôt grossiers, ils peuvent d'ordinaire dire tout ce qu'ils veulent mais là, la plupart préfèrent se taire", explique-t-il.

L'un d'eux demandera ainsi à ne pas être identifié quand il s'aventurera plus avant dans l'analyse: la nouvelle réglementation "laisse beaucoup de questions sans réponses", dit-il.

"Si un gars est marié avec un autre gars qui a un accident de voiture, il n'y a pas d'obligation légale pour le commandement de lui donner une permission d'urgence pour qu'il rentre à la maison", avance par exemple le militaire.

Pour le capitaine Michael Kolton, qui commande le poste, il faut interpréter les réactions de ses hommes de manière plus élémentaire: selon lui, "ils ne vont surtout pas créer de problème" en ayant telle ou telle réaction "macho" qui caractérise d'ordinaire les soldats d'infanterie, et vont simplement obéir comme on le leur a appris. Si nécessaire, "ils vont adapter leur vision de la morale pour rester professionnels, parce qu'on est des soldats disciplinés dans l'infanterie", ajoute l'officier.

"Si vous leur dites d'être tolérants, ils seront tolérants, plus que tout autre", conclut-il.

(Source AFP)

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