L'Autorité des Télécommunication du Pakistan (PTA) a ainsi abandonné toute date butoir pour la mise en place de ce règlement et annoncé qu'après avoir consulté les opérateurs et les représentants de la société civile, elle réduirait la liste des vocables bannis à une douzaine.

La PTA avait déclenché les sarcasmes au sein d'une population férue du portable et un tollé chez les richissimes opérateurs privés en leur ordonnant par lettre le 14 novembre d'installer dans les sept jours un logiciel capable de reconnaître et de bloquer ces mots en ourdou, la langue officielle, et en anglais.

Dans cette liste obtenue par l'AFP, une grande majorité de véritables obscénités côtoient des mots comme "nu", "gay", "idiot", "tuer", "lotion", "voleur", ou même "Jésus Christ"... Ou bien encore le mot "fairy" en anglais, qui veut dire "fée" mais est aussi utilisé pour désigner un homosexuel.

"Pour le moment, nous ne bloquons ou filtrons aucun mot, aucune décision finale n'a été prise", a déclaré mardi à l'AFP, bien loin du ton comminatoire et de l'ultimatum de la lettre du 14 novembre, le porte-parole de la PTA Mohammad Younis Khan. Il assurait encore lundi que le logiciel avait été installé et était déjà testé.

Une commission réunissant des représentants de la société civile et des opérateurs "va décider d'une liste finale de mots répréhensibles" qui, concède-t-il, devraient tourner autour d'"une douzaine".

"Nous ne prévoyons de bloquer aucun mot tant que la commission d'aura pas approuvé la nouvelle liste, si elle l'approuve, et cela prendra du temps", a conclu le porte-parole.

La République islamique du Pakistan vit un certain regain de puritanisme ces dernières années, au diapason de l'influence grandissante de l'islam radical et sous la pression de rebelles talibans alliés à Al-Qaïda qui ont multiplié les attentats meurtriers depuis plus de quatre ans.

(Source AFP)