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Le pari risqué d'un virage à droite toute de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy, distancé dans les sondages par François Hollande, fait le pari risqué d'une campagne à droite toute sur l'immigration et les sujets sociétaux - comme le refus du mariage homosexuel - pour s'attirer les faveurs de l'électorat FN, au risque de se couper de la sensibilité centriste de sa majorité.

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Mis en ligne le 10/02/2012

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Recours accru au référendum - un thème de campagne de Marine Le Pen -, refus du mariage homosexuel et du droit de vote des étrangers hors UE, durcissement des règles sur les titres de séjour et les demandeurs d'asile... le chef de l'Etat, pas encore officiellement candidat, a multiplié les clins d'oeil en direction de la droite de la droite dans un entretien au Figaro Magazine.

"Il veut reprendre pied dans l'électorat de 2007 qui a été déçu et récupérer 5 ou 6 points pour retrouver les 31% du premier tour il y a cinq ans. Il s'inscrit clairement dans une stratégie compatible avec l'éventuelle absence de Marine Le Pen de la présidentielle", décrypte un haut responsable de l'UMP, très sceptique sur ce virage.

A l'inverse, la Droite populaire, l'aile droite de l'UMP, se réjouit, tel Christian Vanneste, de ce "retour aux fondamentaux de la droite traditionnelle" après des "flottements". Sur le refus du mariage homosexuel notamment, "il fait le bon choix. Dommage qu'on ait fait tous ces clins d'oeil au lobby gay pendant le quinquennat...", note-t-il.

"C'est le retour aux valeurs", approuve le ministre des Transports, Thierry Mariani, chef de file de la Droite populaire.

Pour Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, Nicolas Sarkozy "commence sa campagne tout de suite en stigmatisant avec un positionnement très à droite.

Pour le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, l'interview de Nicolas Sarkozy prouve qu'il "semble prendre très au sérieux la menace du FN". "Il veut couper l'herbe sous le pied du Front national".

Le pari tenté par le président inquiète certains à droite. "Ce référendum sur le droit des étrangers est une faute contre l'éthique républicaine et la morale chrétienne. C'est diviser les Français, remettre en cause le bien-vivre ensemble", dénonce un proche de François Fillon, Etienne Pinte (UMP), qui ne se prononcera pour la présidentielle qu'après avoir "pris connaissance du programme" de Nicolas Sarkozy.

"Attention ! A trop chasser sur les terres populistes, ce sera la rupture avec l'électorat centriste humaniste", a aussitôt tweeté l'ex porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, qui a rallié le Parti radical de Jean-Louis Borloo. "Ce n'est pas un projet de société mais un virage très dangereux", a-t-il dit à l'AFP.

"Consterné", l'ex-ministre Azouz Begag, proche de Dominique de Villepin, y voit "l'institutionnalisation de la xénophobie au plus haut sommet de l'Etat". "Essayer d'hameçonner les électeurs du FN, c'est l'ultime cartouche qui reste à Sarkozy. Mais c'est peine perdue, il est mort. Il réussira juste à pourrir davantage les valeurs républicaines de ce pays", dénonce l'élu lyonnais.

(Source AFP)

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