"En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu'il faille brouiller l'image de cette institution sociale essentielle qu'est le mariage", déclare le chef de l'Etat.

A la question "êtes-vous favorable au mariage homosexuel", il répond: "Je n’y suis pas favorable."

"J'avais proposé en 2007 un contrat d'union civile", rappelle Nicoals Sarkozy. "Nous ne l'avons pas mis en oeuvre parce que nous nous sommes rendu compte qu'il était inconstitutionnel de réserver ce contrat aux seuls homosexuels", explique-t-il.

"Ce contrat d'union civile aurait porté atteinte à l'institution du mariage. Cependant, j’ai veillé à garantir aux homosexuels les mêmes avantages en termes de succession et de fiscalité qu'aux couples mariés, mais dans le cadre du PaCS", ajoute-t-il.

Quid de l'adoption par des couples de même sexe? "C'est une des raisons pour lesquelles je ne suis pas favorable au mariage homosexuel. Il ouvrirait la porte à l'adoption", souligne le président de la République.

"Je sais qu'il existe, de fait, des situations particulières avec des hommes et des femmes qui assument parfaitement leur rôle parental. Mais elles ne m'amènent pas à penser qu'il faudrait inscrire dans la loi une nouvelle définition de la famille", ajoute-t-il.

Le quotidien Libération avait relancé les spéculations sur la position de Nicolas Sarkozy sur le mariage homosexuel dans son édition du 13 janvier.

Mais l'opposition de Nicolas Sarkozy au mariage homosexuel avait été confirmée par Valérie Pécresse. La porte-parole du gouvernement avait indiqué dans les heures suivant la parution de l'article que le président n'avait "pas changé d'avis sur le mariage homosexuel" auquel il restait "défavorable".

Le PS avait alors accusé le futur adversaire de François Hollande "d'électoralisme" et de se livrer à "la technique du brouillage des pistes idéologiques, à coups de ballons d'essai vite dégonflés".

La prise de position de Nicolas Sarkozy marque sa différence avec François Hollande sur un sujet "sociétal". Elle est aussi le signe d'un positionnement très droitier qui devrait imprimer sa campagne en vue de la présidentielle du printemps.

> L'Inter-LGBT déçue, mais pas surprise

Le porte-parole de l'association Inter-LGBT, Nicolas Gougain, s'est déclaré "déçu mais pas surpris" par l'hostilité de Nicolas Sarkozy au mariage homosexuel "car il a confirmé la position de François Fillon énoncée le 2 février".

"Nicolas Sarkozy confirme les propos de François Fillon à la télévision, hostile au mariage homosexuel pour 'sécuriser' les enfants, nous, nous estimons au contraire que pour sécuriser les enfants, il faut reconnaître toutes les familles, y compris les familles homoparentales" a déclaré à l'AFP le porte-parole de la plus importante association de défense des homosexuels.

"Il est paradoxal que la loi punisse les propos homophobes mais que la loi impose une hiérarchie entre couple homosexuels et couples hétérosexuels".

"Nicolas Sarkozy avait promis avant son élection de refléchir à un statut du beau-parent, une réforme qu'il n'a pas engagée, c'est décevant, on attendait de sa part plus de compréhension du monde actuel" a ajouté Nicolas Gougain.

(Source AFP)