Voici quelques réactions diffusées mercredi d'associations de défense des homosexuels aux propos tenus par le député Christian Vanneste, membre de la Droite populaire, niant la déportation d'homosexuels français pendant la seconde guerre mondiale.

- La fédération LGBT (Lesbien, Gai, Bi et Trans) "condamne fermement ces propos négationnistes", "historiquement démentis par le rapport de Claude Mercier qui dénombrait 210 cas. La recherche d'Arnaud Boulligny pour la fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) affinait ce résultat et établissait sans contestation possible l'existence de 63 cas de déportation d'hommes de nationalité française, persécutés pour motif d'homosexualité durant la Seconde Guerre mondiale, dont 6 cas dans la France occupée, notamment à Paris, et en dehors des territoires annexés (Moselle, Bas Rhin, Haut Rhin)".

- Aides: Christian Vanneste "fait le lit de l'épidémie en alimentant les discriminations, la haine de soi et des autres, en injectant de la honte là où nous revendiquons de la fierté. (...) Parce que même les pédés de droite ne sauraient supporter de tels propos, parce que les gouines, les bis et les trans supportent également ces attaques et ces stigmatisations, nous allons redoubler d'effort durant la campagne à venir. Nous attendons maintenant de l'UMP une exclusion pure et simple de Christian Vanneste (...) Il ne s'agit pas de liberté d'expression, il ne s'agit pas de débat d'idées, il s'agit d'homophobie et de négationnisme, rien d'autre".

- Les "Oublié-e-s" de la Mémoire (Association civile homosexuelle du devoir de mémoire): "La déportation des homosexuels dans son ensemble concerne d'abord et avant tout les Allemands et touche aussi d'autres nationalités de façon marginale (étrangers résidant sur le sol allemand - cas de Rudolf Brazda notamment - ou encore ressortissants d'autres nationalités arrêtés dans les pays occupés et envoyés en camp de concentration, le plus souvent pour des raisons plus arbitraires qu'objectives, voire pour l'exemple). On dénombre ainsi des cas de déportés pour homosexualité parmi les ressortissants polonais, tchécoslovaques, soviétiques, norvégiens, mais aussi quelques Français".

- Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle condamne les propos "négationnistes" de Christian Vanneste et envisage des poursuites judiciaires. L'association fondée en 1989 pour réhabiliter et préserver la mémoire des déportés pour motif d’homosexualité pendant la Seconde Guerre Mondiale, "condamne avec la plus grande fermeté les propos négationnistes tenus par le député UMP du Nord Christian Vanneste".
En outre, le MDH a demandé à ses avocats d’examiner la possibilité d’engager des poursuites judiciaires contre lui. "Ces allégations sont d’autant plus indignes qu’elles émanent d’un parlementaire", souligne Hussein Bourgi, le président du MDH.

(Avec AFP)