L'Inter-LGBT a réuni sa commission politique mardi 24 avril suite aux résultats du 1er tour de l'élection présidentielle.

"Le haut score historique de l'extrême droite et les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy estimant que le FN était un parti républicain sont autant d'éléments qui nous ont poussé à réagir de manière exceptionnelle comme de nombreuses associations de défense des droits humains", explique Nicolas Gougain, porte parole de l'Inter-LGBT.

"Notre objectif premier est de faire avancer les droits des personnes LGBT et de lutter contre les discriminations à raison de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre. Si nous voulons respecter cet objectif, le seul vote crédible au second tour de l'élection présidentielle est le vote François Hollande. Ainsi, nous appelons toutes les personnes attachées à l'égalité républicaine à voter massivement en ce sens le 6 mai prochain", poursuit-il.

L'Inter-LGBT rappelle qu'elle a interpellé l'ensemble des candidats dans le cadre de sa campagne "Egalité LGBT 2012" et que Nicolas Sarkozy a manifesté une opposition très ferme au mariage et à l'adoption pours les personnes LGBT.

"Nicolas Sarkozy a rappelé à plusieurs reprises que le mariage était l'union d'un homme et d'une femme ou encore que la famille était composé d'un père et d'une mère. Contrairement à 2007 il ne fait aucune annonce et ne fait preuve d'aucune ouverture durant toute sa campagne. Au delà des engagements non tenus, Nicolas Sarkozy utilise les questions LGBT (et son opposition à l'égalité des droits) dans sa campagne pour rassurer la frange la plus conservatrice de son électorat et amadouer les électeurs séduits par les thèses de Marine Le Pen au 1er tour, souligne Nicolas Gougain. Nous nous interrogeons sur cette stratégie alors que la majorité de la population est désormais favorable à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe".

"A l'inverse, François Hollande s'est engagé à ouvrir le droit au mariage et à l'adoption aux couples de même sexe, à mettre en place des campagnes de lutte contre les LGBTphobies notamment au sein de l'éducation, à reconnaître la transphobie comme un motif légal de discriminations ainsi qu'à travailler sur la question du changement d'état civil des personnes Trans", observe l'Inter-LGBT. Bien sûr, nos associations ne retrouvent pas toutes leurs revendications au sein des propositions du candidat mais il est évident que les questions LGBT sont portées de manières bien plus volontaristes par François Hollande que par Ségolène Royal en 2007".

En dehors du second tour de l'élection présidentielle de 2002, l'Inter-LGBT s'est toujours refusée à donner une consigne de vote.

"Appeler à voter François Hollande au second tour de l'élection présidentielle n'est en rien un choix partisan ni un chèque en blanc signé au candidat. C'est une position objective pour notre organisation qui souhaite voir se réaliser l'égalité des droits pour les LGBT et qui s’inscrit dans la devise républicaine - Liberté, Égalité, Fraternité", explique l'organisation LGBT.

Les parents homos aussi

Du côté des organisations de défense des droits des parents homosexuels, l'association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) et les "Enfants de l'Arc en ciel - L'asso" demandent dans deux communiqués de voter pour François Hollande.

"Votez pour l'homoparentalité, votez François Hollande", écrit l'APGL, estimant qu'il "s'agit plus que jamais d'élire le président qui permettra de sortir les familles homoparentales et les centaines de milliers d'enfants concernés de la zone de non-droit dans laquelle ils sont maintenus depuis de nombreuses années".

"Exceptionnellement, les Enfants de l'Arc en ciel - L'asso appelle à voter Hollande dans le respect de nos engagements associatifs", écrit cette organisation qui revendique 3.300 membres.

La Lesbian and Gay Pride de Lyon et du Forum Gay et Lesbien de Lyon appellent aussi à "barrer la route à Nicolas Sarkozy et voter pour François Hollande".

Pas de consigne de vote de GayLib 

A l'opposé, le président de Gaylib, cercle de réflexion gay de l'UMP, Emmanuel Blanc, laissera ses adhérents choisir leur candidat "en leur âme et conscience". "Nous n'abandonnons pas notre combat dans notre famille politique pour l'égalité des droits mais nous estimons que chacun doit faire son arbitrage", a-t-il dit à l'AFP.

"Mais pour ma part, je n'appelle pas à voter pour François Hollande, car j'estime que son élection serait une catastrophe pour les finances et pour l'économie française", a-t-il ajouté.

> François Hollande confirme son engagement sur TF1

Invité du 20 heures de TF1, mardi 24 avril, François Hollande s'est exprimé sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. 

"Oui ça sera une loi dans le quinquennat qui sera votée", a affirmé le candidat de la gauche. "Ca dépasse les débats de droite et de gauche. Il s'agit d'égalité et de liberté", a-t-il estimé.

Toutefois, François Hollande n'a pas précisé à quel moment il enetendait faire voter cette nouvelle loi. "Il y a cinq ans, je ne vais pas me précipiter. Ce qui sera le plus urgent, ça sera quoi? De redresser nos comptes publics, de redresser nos industries…", a déclaré le candidat qui avait inclus l'égalité du mariage dans le programme sa première année de mandat présenté le 4 avril dernier.

Un projet de loi sera déposé dans la 3e partie de cette première année, entre août 2012 et juin 2013, avait alors précisé François Hollande.