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L'Eglise catholique enflamme le débat sur le mariage homosexuel

L'Eglise catholique est montée au créneau contre le mariage homosexuel et a enflammé le débat autour de cette première réforme de société de François Hollande, rejetée par la droite et qui fait l'objet d'un projet de loi examiné mercredi en conseil des ministres.

E-llico.com / Actus

L'Eglise catholique enflamme le débat sur le mariage homosexuel
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Mis en ligne le 05/11/2012

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Le président de la Conférence des Evêques de France, Mgr André Vingt-Trois, a brandi dimanche à Lourdes l'argument de la protection des enfants qui doivent "se construire en référence" à un père et une mère, après avoir fustigé la veille la "supercherie" que constitue, selon lui, le mariage homosexuel.

Il s'est attiré les foudres de la gauche, d'associations et d'internautes qui ont déversé des tombereaux d'insultes sur les réseaux sociaux.

Le rapporteur PS du projet de loi Erwann Binet a demandé que les évêques "ouvrent les yeux sur les familles d'aujourd'hui qui font cette société, des familles monoparentales, homoparentales, recomposées".

Le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen a dénoncé le "retour en arrière choquant de l'Eglise catholique", "une espèce de retour vers un fondamentalisme qui me pose problème".

Alors que le cardinal André Vingt-Trois a évoqué la "crise économique", le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire Benoît Hamon a plaidé pour la mise en oeuvre des réformes "sociétales" promises par François Hollande, repoussant les arguments de ceux, notamment à droite, qui affirment que "ça n'est pas le moment".

"Ce n'est pas parce que c'est la crise que ce n'est pas le moment de légiférer dans le domaine individuel", a insisté le ministre, demandant qu'on n'oppose pas "gauche sociale" et "gauche sociétale".

Le cardinal-archevêque n'a pas trouvé grâce aux yeux de ses détracteurs pour avoir mis en avant l'argument de la protection des enfants.

Tombereaux d'insultes

Ainsi, le comité Idaho (International day against homophobia and transphobia) France a estimé que les prêtres de l'Eglise catholique n'étaient pas légitimes à s'exprimer sur le mariage homosexuel, car ils "ne connaissent pas la famille puisqu'ils n'en ont pas".

Des psychanalystes ont aussi estimé dans une pétition lancée sur internet que "rien dans le corpus théorique (...) ne nous autorise à prédire le devenir des enfants quel que soit le couple qui les élève".

"De plus, la (pratique) clinique de nombre d'entre nous avec des enfants de couples homosexuels atteste que ce milieu parental n'est ni plus ni moins pathogène qu'un autre environnement", plaident encore certains de ces professionnels.

Sur les réseaux sociaux, les évêques de France, réunis en assemblée plénière à Lourdes jusqu'à jeudi, ont essuyé des tombereaux d'insultes. "Cathos fachos", "à combattre jusqu'à la mort du dernier", "pédophiles en soutane, on va s'occuper de vous", "les curés à l'échafaud", peut-on notamment lire, selon le bureau de presse de la Conférence des Evêques de France.

Face à ces échanges, le président du MoDem, François Bayrou, a souligné que le "rôle de l'Eglise est aussi d'exercer et de montrer la charité" en prenant en compte la réalité de l'homoparentalité aujourd'hui.

A droite, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a appelé le président de la République à reporter l'examen du texte pour que puissent être organisés des "états généraux de la famille".

Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, estime que si le texte est adopté par le Parlement, la droite devrait "l'abroger" à son retour au pouvoir.

La présidente du Front National Marine Le Pen a réclamé un "référendum".

Le nombre de Français favorables au mariage des homosexuels a baissé à 58% en 2012 contre 63% en 2011, selon un sondage BVA publié samedi.

(Source AFP)

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