"Je reste toujours un peu surpris de la manière dont l'Eglise (catholique) s'empare du débat. Il a toujours été question du mariage civil et non religieux. Ca ferait presque penser qu'il s'agit d'un débat religieux, alors qu'on parle du mariage civil et de la manière dont on sécurise des familles homoparentales qui sont dans un vide juridique intolérable", a déclaré à l'AFP Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT.

Il réagissait aux déclarations du cardinal André Vingt-Trois, qui s'en est à nouveau pris au mariage pour tous, samedi devant l'assemblée plénière des évèques à Lourdes.

Pourtant, a souligné Nicolas Gougain, "c'est un débat de société et non religieux: veut-on l'égalité pour tous?"

"Vingt-Trois ne veut pas comprendre quel est l'esprit du projet de loi. Il dit qu'il s'agit d''imposer le mariage de quelques-uns à tous'. En fait, il s'agit d'étendre aux couples homosexuels un droit réservé aux hétérosexuels", a-t-il rappelé.

Nicolas  Gougain a également rejeté les affirmations du cardinal selon lesquelles mariage et adoption pour tous créeraient "une discrimination entre les enfants", puisque "l'intérêt, c'est de sécuriser les liens que l'enfant peut avoir avec ses parents" et "d'étendre les mêmes droits à des familles existantes aujourd'hui exclues de la loi du fait de leur orientation sexuelle".

"On est dans une situation intolérable où des milliers d'enfants et de parents sont dans un vide juridique complet. Ces familles existent, ont besoin d'être sécurisées et reconnues. De la part de représentants religieux qui ont toujours mis en avant qu'ils défendaient la famille et l'amour avec un grand A, ils ont une vision étriquée et réductrice de ce qu'est la famille", a-t-il estimé.

Et de lancer un appel aux représentants des différentes religions, qui sont globalement sur la même ligne que Mgr Vingt-Trois: "Je les invite à ouvrir les yeux et accepter de prendre en considération toutes ces familles qui existent, qui n'attendent pas des réponses dérogatoires, au cas par cas, pour elles, mais veulent juste avoir les mêmes droits que les autres".

"Les religieux sont dans la négation de ces familles, et c'est une forme de violence. Qu'ils viennent au moins discuter avec les familles et couples homoparentaux, parce que pour le moment ils les nient", a-t-il ajouté.

(Source AFP)