Mariage pour tous
Le marathon commence à l'Assemblée
Jour J pour le projet de loi sur le mariage homosexuel: après les manifestations des pro et anti, les échanges souvent virulents, les députés commencent l'examen de ce texte qui promet discussions marathoniennes et affrontements à vif.
E-llico.com / Actus
Le marathon commence à l'Assemblée
Mariage pour tous
Mis en ligne le 29/01/2013
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Mariage Homoparentalité Gouvernement Assemblée nationale Taubira Bertinotti
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En 1998, une guérilla parlementaire contre le PaCS
La discussion devait commencer après 16H00 au Palais-Bourbon où l'opposition a multiplié motions de procédure et amendements.
Dès le petit matin, les opposants ont déployé des banderoles sur les ponts de Paris, proclamant les slogans de la Manif pour tous": "Un père et une mère c'est élémentaire", "Tous nés d'un homme et d'une femme"...
"C'est le mouvement de la liberté de conscience", a assuré la porte-parole du collectif Frigide Barjot, croisant sur la Seine en péniche. Autre opposante en chef au "mariage pour tous", Christine Boutin célébrait sur Canal + un "esprit de résistance" en France.
Premier des socialistes, Harlem Désir a réclamé "un débat digne".
Pour la discussion du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, l'opposition a fourbi ses armes: plus de 5.000 amendements. Les socialistes en aligneront deux, les écologistes onze.
L'UMP déposera trois motions de procédure, dont une exigeant un référendum.
A l'exception de quelques UMP, tels Franck Riester et Benoist Apparu, favorables au mariage gay, et de trois ou quatre PS, qui pourraient ne pas voter le texte, les positions sont tranchées.
Avec le gouvernement, la gauche pense qu'il faut ouvrir aux couples homosexuels et à leurs enfants les mêmes droits qu'aux hétérosexuels. Pour la droite, un enfant a besoin de parents de sexe différent.
Christiane Taubira, garde des Sceaux, ouvrira les débats avant, sans doute, Dominique Bertinotti, ministre de la Famille. Suivront les rapporteurs, dont celui du projet de loi, Erwann Binet (PS).
La discussion générale, prévue pour six heures, devrait se poursuivre jusqu'à mercredi. Mais une motion de rejet préalable sera d'abord défendue par l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Henri Guaino, puis une motion de renvoi en commission par Jean-Frédéric Poisson, proche de Christine Boutin.
La motion référendaire, présentée par Laurent Wauquiez (UMP), nécessitant la présence dans l'hémicycle des 58 signataires (le 10ème des députés), pourra être présentée à tout moment pendant la discussion générale.
Face aux déclarations très "va-t-en guerre" de l'opposition, les députés de la majorité ont organisé des "tours de garde" pour éviter tout incident grave comme celui qui avait marqué la discussion du Pacs en 1998. Les députés PS, trop peu nombreux dans l'hémicycle, avaient permis à l'opposition de faire passer une motion d'irrecevabilité.
Prudent, le président de l'Assemblée Claude Bartolone (PS) a prévu d'être au "perchoir" durant toutes les séances.
Les démonstrations de force de l'opposition n'impressionnent guère le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas (PS). Il a "l'intuition", a-t-il confié à l'AFP, que les débats ne s'éterniseront pas les quinze jours prévus. "Pour faire de l'obstruction, il faut des obstructeurs. Ils n'ont pas les troupes nécessaires".
La plupart des 5.000 amendements de l'opposition ont été déposés à titre individuel, nécessitant donc la présence de leurs auteurs. Présence qui pourrait s'essouffler après un long week-end de séance.
En commission, les orateurs de l'opposition n'avaient guère brillé par leur nombre, cinq ou six tout au plus: Hervé Mariton, Philippe Gosselin, Xavier Breton, Jean-Frédéric Poisson (UMP), Charles de Courson (UDI).
Un jeune député UMP juge le débat déjà dépassé - "cela n'intéresse plus que les homosexuels et l'Eglise". Il votera néanmoins contre, par discipline.
L'Institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a appelé à une veillée de prières devant l'Assemblée mardi soir, jugeant que "la prière est l'arme la plus puissante contre les forces du mal" et ce projet "contre-nature".
(Source AFP)