"Il faut être prudent dans les messages que nous donnons aux patients et au grand public", a déclaré au cours d'une conférence de presse téléphonique le Pr Delfraissy, précisant que l'outil vaccinal contre le VIH n'existait pas encore malgré des années de recherche.

Actuellement, 40% des essais cliniques menés dans le monde portent sur des vaccins anti-sida thérapeutiques contre 60% pour des vaccins à visée préventive.

Le vaccin thérapeutique mis au point par l'équipe du Dr Erwann Loret va être testé à l'hôpital marseillais de la Conception (AP-HM) sur une cinquantaine de volontaires séropositifs en deux étapes, une première destinée à mesurer si il est bien toléré et la seconde pour évaluer la réponse immunitaire des patients.

"Si tout marche bien, on peut imaginer que certains patients contrôleront leur virus", a expliqué le Pr Delfraissy. Il a toutefois estimé que le vaccin marseillais n'allait "pas remplacer la trithérapie", mais seulement permettre de "s'en passer pendant quelques mois".

L'ANRS a pour sa part lancé un programme de vaccins thérapeutiques s'appuyant sur les cellules dendritiques (cellules du système immunitaire, ndrl) alors que l'équipe du Dr Loret cible la protéine Tat extra-cellulaire dont le rôle est actuellement remis en cause "par certaines équipes", selon le Pr Delfraissy.

Cet expert du VIH s'est également déclaré "un peu troublé" par des "déclarations tonitruantes" et des "effets d'annonce" intervenus depuis la fin de l'an dernier autour de plusieurs autres vaccins anti-sida. "Ne tombons pas dans l'effet d'annonce", a-t-il dit, avant de se refuser à prédire dans combien d'années un vaccin anti-VIH efficace pourrait voir le jour.

Concernant les vaccins préventifs, un essai clinique de phase 3 doit débuter prochainement aux Etats-Unis, tandis que d'autres essais ciblant les cellules dendritiques devraient être réalisés en Europe et aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.

(Source AFP)