Les Mondiaux d'athlétisme ternis par la contestation de la loi homophobe russe - Moscou

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Les Mondiaux d'athlétisme ternis par la contestation de la loi homophobe russe

Premier grand rendez-vous sportif organisé en Russie depuis les JO de 1980, les Mondiaux d'athlétisme de Moscou se sont déroulés dans une terne ambiance, la polémique autour d'une loi russe sur l'homosexualité venant jeter le trouble avant les Jeux d'hiver de Sotchi et le Mondial-2018 de foot.

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Les Mondiaux d'athlétisme ternis par la contestation de la loi homophobe russe
Moscou

Mis en ligne le 19/08/2013

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Russie JO Sotchi CIO Loi anti-propagande gay

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De fait, ces Mondiaux ne feront pas date en matière sportive, loin des grands moments vécus à Berlin en 2009, Paris en 2003 ou Stuttgart en 1993.

Mais le plus délicat, pour les organisateurs et la fédération internationale, aura été de gérer l'extrasportif. 

La fédération internationale et les responsables de l'athlétisme russe ont dû traiter avec un problème dépassant leurs prérogatives. Les conséquences éventuelles de la loi de politique intérieure sur l'interdiction de toute propagande homosexuelle devant les mineurs ont enflammé les esprits.

Cette loi, dénoncée comme discriminatoire par certains défenseurs des droits de l'Homme, avait été promulguée en juin par le président russe Vladimir Poutine.

Et la proximité des jeux Olympiques d'hiver de Sotchi, en février, a donné un prisme particulier aux oppositions qui se font jour au sein du monde sportif.

Le mot de boycott a même été prononcé à plusieurs reprises, certains athlètes faisant entendre leur voix sur la question, de façon plus ou moins maladroite.

Du bout des ongles, la sauteuse en hauteur suédoise Emma Green Tregaro a ainsi fait parler d'elle en les peignant au couleur de l'arc-en-ciel, comme le Rainbow Flag homosexuel. Mais elle a dû revoir sa copie entre qualifications et finale, afin de ne pas froisser les susceptibilités.

Même le traditionnel baiser russe échangé entre deux partenaires du relais russe 4x400 m dames (photo) a donné lieu aux interprétations les plus diverses, certains médias occidentaux y voyant une démonstration d'opposition à cette loi et l'interprétant à l'exact opposé du regard russe, comme aux plus belles heures de la guerre froide.

Le paroxysme aura été atteint avec la Tsarine de la perche Yelena Isinbayeva, héroïne nationale au soir de sa victoire. En Russie, "nous nous considérons comme des gens normaux où des garçons sont avec des filles, et des filles avec des garçons", avait-elle déclaré dans un anglais approximatif.

Avant de faire passer un communiqué le lendemain pour modérer ses propos. "Je suis opposée à toute discrimination contre les homosexuels qui se base sur la sexualité (NDLR: ce qui serait contraire à la charte Olympique). L'anglais n'est pas ma première langue et je crois que j'ai peut-être été mal comprise".

(Avec AFP)

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