Le CCNE a reporté à début 2014 son avis sur l'ouverture de la PMA aux couples de femmes homosexuelles, ce qui ne permet pas d'intégrer cette mesure au projet de loi sur la famille qui doit être examiné avant la fin de l'année.

"Il faut avoir à l'esprit que la PMA, c'est un enjeu de santé publique qui doit être abordé dans un cadre qui permette de traiter sereinement tous les enjeux, y compris les enjeux de bioéthique, donc nous trouverons le meilleur véhicule pour porter l'ensemble de ces enjeux", a affirmé Najat Vallaud-Belkacem, interrogée par la presse lors du compte rendu du Conseil des ministres.

La porte-parole du gouvernement est également ministre des Droits des femmes. "A partir du moment où on a saisi le comité d'éthique, c'est bien naturel d'attendre qu'il rende son avis. Cela ne préjuge pas du fait que nous suivrons à la lettre (son) avis en la matière", a-t-elle souligné.

"Ce sujet doit être abordé dans un cadre serein qui permette de poser l'ensemble des enjeux. C'est plutôt une bonne chose que d'intégrer cette mesure, ce sujet dans le cadre d'un texte plus global, notamment portant sur les enjeux bioéthiques", a insisté Najat Vallaud-Belkacem.

Ces déclarations font suite à celles de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a estimé que la future loi famille n'est pas "le meilleur endroit" pour discuter de l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à "l'ensemble des couples", vendredi dernier dans un entretien à La Croix.

"La PMA est un sujet qui ne doit pas diviser ni provoquer de crispations", a fait valoir la ministre. "C'est en outre un sujet qui soulève des questions éthiques, alors que la loi sur la famille ne porte pas sur des enjeux éthiques, mais traitera, par exemple, de l'adoption ou de la définition des droits familiaux", a-t-elle argumenté.

Ces déclarations successives et convergentes donnent à penser que la ligne du gouvernement dans ce dossier est arrêtée et que la question de la PMA ne sera pas traitée lors de la loi sur la famille, contrairement à ce Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres avaient affirmé pour justifier le retrait de la PMA du texte de loi sur le mariage adopté au printemps dernier.

(Avec AFP)